tag:blogger.com,1999:blog-58674515868407443022024-03-13T17:32:50.004+01:00Net et sans détourChroniques de la France qui sort de l'hiver de la communicationUnknownnoreply@blogger.comBlogger149125tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-73104269358015367342020-05-17T05:07:00.001+02:002020-05-17T05:07:09.658+02:00Positions rencontrées sur le Web - n° 001<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="https://1.bp.blogspot.com/-ELNill6yxkE/XsCqKiByHjI/AAAAAAAAPMo/dQvhH4TarGs7uYTdngXpWHct4cI4MeVpwCLcBGAsYHQ/s1600/001.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" data-original-height="426" data-original-width="426" height="640" src="https://1.bp.blogspot.com/-ELNill6yxkE/XsCqKiByHjI/AAAAAAAAPMo/dQvhH4TarGs7uYTdngXpWHct4cI4MeVpwCLcBGAsYHQ/s640/001.png" width="640" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;"><span style="font-size: large;">Les Blancs jouent et gagnent<br />White to play and win</span></td></tr>
</tbody></table>
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-33460369344461982862015-07-21T10:39:00.004+02:002015-07-21T16:42:43.963+02:00La Grèce dézone l'euro<b>La zone euro est rentrée dans un mécanisme de double contrainte avec la Grèce. Elle ne peut imposer une logique de résultat à un pays sans lui donner les moyens de s'émanciper de sa tutelle. Mais la crise récente l'a conduite à renforcer sa tutelle au motif qu'il était question de ne plus payer, ce qui est contradictoire.</b><br />
<br />
Comment l'économie grecque sera-t-elle capable de redémarrer ? Tel est le point focal de l'affaire qui consiste à trouver une meilleure perspective pour la Grèce et les autres pays de la zone euro. La recherche d'un équilibre économique au travers de décisions politiques n'est pas en soi nocive. On peut déplorer que le gouvernement grec n'ait pas eu le bon sens d'anticiper certaines directives de l'accord, comme la constitution d'un code civil. Cependant il y eut aussi des demandes sèches qui ont démontré que la dette, dans l'enclos de la zone euro, signifiait une perte totale de souveraineté.<br />
<br />
Un référendum grec réduit aux apparences a montré que l'Union Européenne n'était pas capable de dialoguer avec un peuple. Plusieurs mois de réunions, où le but du jeu était d'essouffler des négociateurs de gauche radicale, en ont créé l'urgence folle. Tout ceci pour nous retrouver, une semaine après, avec la complicité du FMI, à déclarer notre obligation de restructurer une dette qui ne peut, dans le contexte présent, être honorée par la Grèce. On se demande bien pourquoi ce temps perdu, sinon pour entraîner le contrôle financier des banques grecques par la BCE. Une mise sous perfusion conditionnelle qui s’avérera extrêmement coûteuse sur le long terme.<br />
<br />
Cette gestion en mode panique s'est imposée parce qu'il y avait d'autres opinions populaires à contenter. Elle se traduit par une dépense incompréhensible d'argent communautaire. Même l'Angleterre sera mise à contribution. Dès que nous avons fait baisser pavillon aux forces politiques de Syriza, la grande faiblesse de la zone euro est apparue. Lorsqu'il est impossible de mettre un pouvoir politique face à ses responsabilités, la seule chose qui reste à faire, au nom d'idéaux humanitaires ou de solidarité, est de continuer à payer pour lui. Ce que nous avons fait, faisons et ferons. <br />
<br />
Dans ce cadre, le seul service que nous pouvions rendre à nous-même et au peuple grec était d'offrir un grexit maîtrisé ; un degré de liberté temporaire dans l'esprit de Wolfgang Schäuble. Seulement la liberté est un mot qui fait peur en Europe. Si à la suite d'un grexit le pays recouvrait une santé économique, les habitants garderaient-ils la même foi en l'euro ? Nos intentions peuvent-elles être de créer aux marges de l'Europe un pays émergent ? Ou de montrer à une jeunesse européenne sans emploi comment sortir de nos impasses sociale-démocrates ?<br />
<br />
La situation actuelle ne manque pas non plus d'ironie. Après une victoire écrasante de ses institutions dans les négociations, la zone euro s’emploie à payer pour maintenir un flux continu de monnaie en direction des guichets d'Athènes, à payer pour que nous puissions être remboursés d'un ancien plan de secours, à payer pour offrir de nouvelles capacités de production, à payer pour prévenir un drame social au moindre risque politique naissant dans ce pays que nous avons rendu fragile.<br />
<br />
La Grèce possède une aura historique parce qu'elle est une des origines majeures de la civilisation occidentale. Aussi avions-nous du mal à chasser de notre esprit la perception que l'Europe semblait maltraiter injustement son aïeule. La mauvaise conscience, qui s'est manifestée jusque dans le cœur des élites, laissera s’échapper d'autres voix en provenance de la scène politique, universitaire ou médiatique. Elles examineront, dans chaque pays, la viabilité d'une expérimentation commencée il y a quinze ans : l'euro.<br />
<br />
<b>[à lire aussi sur le <i>pure player</i> <a href="http://www.contrepoints.org/2015/07/21/214939-la-grece-dezone-leuro">Contrepoints</a>]</b><br />
<div>
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-16621953272666989872015-07-14T22:59:00.002+02:002015-07-21T16:44:21.730+02:00Grexit - Aller simple<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://1.bp.blogspot.com/-Z_De0DJ_dds/VaVcL0aamhI/AAAAAAAAGz4/kJdp--3fR4k/s1600/one_way.png" imageanchor="1" style="margin-left: 1em; margin-right: 1em;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-Z_De0DJ_dds/VaVcL0aamhI/AAAAAAAAGz4/kJdp--3fR4k/s1600/one_way.png" /></a></div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<br /></div>
<b><a href="http://fr.reuters.com/article/businessNews/idFRKCN0PO1JI20150714">Selon une dépêche de Reuters du 14 juillet au soir,</a> d'après la fuite d'un rapport récent du FMI, la fermeture des banques et l'établissement de contrôle des capitaux auraient quasi paralysé l'économie grecque au point de faire dériver dans les projections la dette du pays vers un pic de 200% dans deux ans.</b><br />
<b><br /></b>
<b>Le FMI analyse qu'un allègement conséquent ou une période de grâce de 30 ans sur le service de la dette devraient être accordés. </b><br />
<br />
Information intéressante dans la même dépêche de Reuters : selon une source de l'Union Européenne, ce rapport était connu dès samedi des ministres des finances lors de la réunion de l'Eurogroupe et bien évidemment lors de celle des chefs d'Etat.<br />
<br />
<b><a href="http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11739985/IMF-stuns-Europe-with-call-for-massive-Greek-debt-relief.html">D'après une analyse du Telegraph</a>,</b> le FMI serait prêt sans décision en ce sens à<b> <a href="https://twitter.com/SpiegelPeter/status/620975203238199296">soustraire sa participation à ce dossier</a> </b>si le conseil de la zone euro ne changeait pas son orientation actuelle qui est celle d'un rejet pour l'instant de toute renégociation de la dette grecque.<br />
<br />
D'autres données de base très accessibles sont aussi très révélatrices,<b> <a href="http://blogs.ft.com/ftdata/2015/07/10/greek-debt-trends-in-absolute-terms/">selon ce post d'un blog du Financial Times le ratio de la dette grecque se serait accéléré ces dernières années non par l'augmentation de cette dette mais par le déclin violent du PIB du pays.</a></b> En fait la dette grecque n'a cru que de manière marginale depuis 2009 et est même<b> la seule à avoir opéré un retrait depuis 2011.</b> Toujours d'après ce billet, la Grèce est aussi <b>le meilleur élève</b> au niveau austérité de la zone Euro au niveau de la coupe des dépenses publiques, 20% de réduction des dépenses publiques depuis 2009 et 30% de réduction des dépenses publiques depuis 2011. Ce qui a définitivement tué les revenus de l'Etat semble être <b>la baisse drastique de l'activité économique</b> qui s'est produite à la suite de ces coupures.<br />
<br />
<a href="http://www.ft.com/intl/cms/s/0/e38a452e-26f2-11e5-bd83-71cb60e8f08c.html?ftcamp=published_links%2Frss%2Fcomment%2Ffeed%2F%2Fproduct#axzz3fm8mDyPY"><b>Un article remarquable</b></a> du Financial Times de <a href="http://www.ft.com/intl/comment/columnists/wolfgangmunchau"><b>Wolfgang Munchau</b></a>, offre la nouvelle saveur de l'Union Européenne, l'auteur pense que la brutalité des créanciers de la zone euro a détruit l'âme du projet initial : une union monétaire qui devait aboutir à union démocratique.<br />
Après avoir simplement remarqué que<b> l'euro n'a pas marché pour la Finlande et que pour l'Italie il s'était traduit par un désastre industriel,</b> si les aspirations économiques et politiques continuent d'être mises de côté, comme le prouve la défiance patente des réunions sur la crise grecque, l'Europe se retrouve avec un projet d'euro "utilitarien" qui n'est qu'une version mineure et moins efficace des mécanismes de taux de change européen précédents, déjà contraignants.<br />
<br />
Il ne faut pas être passé à côté, non plus, d'<b><a href="http://www.telegraph.co.uk/finance/economics/11736779/Greece-is-being-treated-like-a-hostile-occupied-state.html">un autre article</a></b> d'<a href="https://twitter.com/AmbroseEP"><b>Ambrose Evans-Pritchard</b></a> du Telegraph, qui juge que le traitement dont a hérité la Grèce à la suite de son référendum est celui que l'on aurait concocté pour un pays hostile colonisé. Cet article suggère aussi que les deux leaders de Syriza n'avaient pas menti lors leurs explications de négociations impossibles avec les membres de la zone euro, et que la porte de sortie offerte à Tsipras pour rester dans la zone euro ne résout pas les problèmes économiques de leur pays. Ambrose Evans-Pritchard conclut sur un tableau diplomatique désastreux pour le projet européen. Un perte de crédibilité globale qui transforme l'accord pour les créanciers de la zone euro en victoire à la Pyrrhus, comme était la victoire du référendum pour Tsipras.<br />
<br />
Ces quelques liens me semblent être les plus significatifs, il est possible que jamais l'échevau de décisions qui a conduit à ses faits ne sera démêlé, pas même pour les historiens à venir. La seule chose qui semble se dégager, c'est que les considérations de politique intérieure ainsi que le poids symbolique des errances grecques pré-2009 poussent les chances d'un Grexit prochain.<br />
<br />
Un aller simple pour la Grèce, un autre aussi pour la zone euro et plus largement l'Union ? <br />
<br />
<b>[à lire aussi sur le <i>pure player</i> <a href="http://www.contrepoints.org/2015/07/16/214223-grexit-aller-simple">Contrepoints</a>]</b><br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com1tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-82243607108821079732015-07-12T22:59:00.004+02:002015-07-21T16:45:49.160+02:00L'Euro - Une présomption fatale<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-3LQg-IBT4UQ/VaLSbYWEX7I/AAAAAAAAGw4/SEMGW-yusYc/s1600/CDVddSnVEAAcoSM.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="175" src="http://3.bp.blogspot.com/-3LQg-IBT4UQ/VaLSbYWEX7I/AAAAAAAAGw4/SEMGW-yusYc/s200/CDVddSnVEAAcoSM.jpg" width="200" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Lars Christensen</td></tr>
</tbody></table>
<b>[Lars Christensen est un économiste danois de renommée internationale spécialisé dans l'économie internationale, les marchés émergents et la politique monétaire.<br /><br />Une expérience de plus de 20 ans au sein du gouvernement et de la banque et est le fondateur et gérant de <i>Markets and Money Advisory</i> et est <i>Senior Fellow</i> au <i>London Adam Smith Institute</i>.</b><br />
<b><br /></b>
<br />
<b>Vous pouvez rejoindre Lars Christensen sur Twitter, où il est très actif :</b><br />
<a href="https://twitter.com/MaMoMVPY"><b>@MaMoMVPY</b></a><br />
<b>Son blog et l'article se trouvent aux adresses suivante :</b><br />
<b><a href="http://marketmonetarist.com/">http://marketmonetarist.com/</a> </b><br />
<a href="http://marketmonetarist.com/2015/07/12/the-euro-a-fatal-conceit/"><b>http://marketmonetarist.com/2015/07/12/the-euro-a-fatal-conceit/</b></a><br />
<b><br /></b>
<b>Il réagit ici à chaud sur la semaine qui a vu l'affaire du sauvetage de Grèce dans la zone euro rebondir.</b><b>]</b><br />
<br />
<div class="MsoNormal">
Imaginez que l'euro n'ait jamais été mis en place et que
nous aurions eu à la place des monnaies européennes flottant librement et que chaque pays aurait été libre de choisir
sa propre politique monétaire et fiscale.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Certains pays aurait s’en seraient bien tirés; d'autres mal,
mais croyez-vous sérieusement que nous aurions eu une crise aussi profonde que
celle que nous avons vu au cours des sept dernières années en Europe?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous le<i> PIB Grec</i> aurait chuté de 30%?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous que la <a href="http://marketmonetarist.com/2014/11/16/great-greater-greatest-three-finnish-depressions/">Finlande aurait vu une baisse cumulée duPIB plus grande que pendant la Grande Dépression et au cours de la crisebancaire des années 90 ?</a><o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous que les contribuables européens auraient eu à
verser des milliards d'euros dans le renflouement des gouvernements d'Europe du
Sud et de l'Est ? Et des banques allemandes et françaises !<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous que l'Europe aurait été aussi désunie que nous
le voyons à présent ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous que nous aurions vu ce genre d’animosité entre
les nations européennes que nous voyons à présent ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous que nous aurions vu la montée de partis politiques
comme Golden Dawn et Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous que le sentiment anti-immigrant et les idées
protectionnistes auraient été en hausse à ce niveau dans toute l'Europe ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Pensez-vous que le secteur bancaire européen aurait été
quasi paralysé pendant sept ans ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Et surtout pensez-vous que nous aurions eu 23 millions de
chômeurs européens ?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
La réponse à toutes ces questions est NON!<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Nous aurions été beaucoup mieux sans l'euro. L'euro est un
fiasco économique, financier, politique et social majeur.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
C’est écœurant et je
blâme les politiciens de l'Europe et les eurocrates pour cela et je blâme les
économistes qui ont échoué à se prononcer contre les dangers de l'introduction
de l'euro et ont donné à la place leur appui à un projet tellement insensé économiquement,
que cela ne pouvait être envisagé que par
le type de personnes que <a href="http://www.amazon.com/Intellectuals-From-Tolstoy-Sartre-Chomsky/dp/0061253170">l'historien britannique <i>Paul Johnson</i> a appelé "intellectuels" </a>.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Et ne dites pas que vous n’étiez pas au courant. <i>Milton
Friedman</i> vous avait prévenu que <a href="http://marketmonetarist.com/2013/04/01/the-euro-monetary-unity-to-political-disunity/">l'intégration monétaire à marche forcée provoqueraitla désunion politique</a> et serait un désastre économique. Il avait bien sûr
raison.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
<i>Bernard Connolly</i> qui a écrit le livre <a href="http://marketmonetarist.com/2013/03/05/sorry-david-c-but-you-can-blame-bernard-connolly-i-am-doing-that/">"The Rotten Heartof Europe"</a> <i>(Le cœur pourri de l’Europe)</i> a mis en garde contre ce qui se passe
exactement en ce moment. Personne n’a voulu écouter. En fait <i>Bernard Connolly</i> a
été limogé de la Commission européenne en 1995 pour avoir dit ce qu’il pensait.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
Le limogeage désolant de <i>Bernard Connolly</i> est révélateur du
manque de débat sur les questions de politique monétaire en Europe. Toute
opposition au « Projet » est réduite au silence. Le « plus grand
bien » ne connait pas de préséance.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Il y a eu des référendums sur l'adoption de l'euro que dans
quelques pays. Au Danemark et en Suède, les électeurs ont eu la sagesse d'aller
contre les «ordres» de l’establishment. En conséquence, les deux pays s’en trouvent
mieux aujourd'hui que si l'électorat avait suivi la volonté de l'élite et voté "oui" à l'adoption de l'euro.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Il est facile de comprendre la frustration des électeurs
européens. On leur a menti. Malheureusement, le résultat est que les électeurs
à travers l'Europe sont maintenant contents de voter pour des partis comme le
<i>Front National , l'UKIP , Podemos</i> et <i>Syriza</i> . Je vous demande, les enthousiastes de l'euro – c’est que vous
vouliez?<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Je peux seulement dire que je peux comprendre la colère de
la population grecque pour sept années de difficultés économiques et sociales,
et je peux aussi comprendre que les contribuables de la Finlande ne veulent pas
payer pour encore un autre plan de sauvetage dénué de sens de la Grèce. Mais vous ne devriez pas vous
blâmer les uns les autres. Vous devriez blâmer les politiciens européens qui
vous ont amené dans la zone euro.<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<div class="MsoNormal">
Blâmer les eurocrates qui n'ont jamais compris la maxime de
Hayek dans son grand livre <a href="http://www.amazon.com/s/ref=nb_sb_noss?url=search-alias%3Dstripbooks&field-keywords=fatal+conceit">"The Fatal Conceit"</a> <i>(La présomption fatale)</i> :<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<blockquote class="tr_bq">
<i><b>"La tâche curieuse de l'économie est de démontrer aux
hommes combien peu ils savent vraiment à propos de ce qu'ils imaginent pouvoir
concevoir. "</b></i></blockquote>
<div class="MsoNormal">
<o:p></o:p></div>
<div class="MsoNormal">
<br /></div>
<span style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;">L'euro est une présomption fatale.</span><br />
<span style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"><br /></span>
<span style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"><b>[à lire aussi sur le <i>pure player</i> <a href="http://www.contrepoints.org/2015/07/16/214001-le-peche-originel-de-leuro">Contrepoints</a>]</b></span><br />
<span style="font-family: "Calibri","sans-serif"; font-size: 11.0pt; line-height: 115%; mso-ansi-language: FR; mso-ascii-theme-font: minor-latin; mso-bidi-font-family: "Times New Roman"; mso-bidi-language: AR-SA; mso-bidi-theme-font: minor-bidi; mso-fareast-font-family: Calibri; mso-fareast-language: EN-US; mso-fareast-theme-font: minor-latin; mso-hansi-theme-font: minor-latin;"><b><br /></b></span>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-64347419312667470232015-07-12T17:43:00.000+02:002015-07-12T19:58:16.230+02:00L'Union Européenne solde les ambitions<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://1.bp.blogspot.com/-_ADHnNArxTE/VaKK5h9N8YI/AAAAAAAAGwk/H0a-pKqabiI/s1600/pneu_effet.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://1.bp.blogspot.com/-_ADHnNArxTE/VaKK5h9N8YI/AAAAAAAAGwk/H0a-pKqabiI/s1600/pneu_effet.png" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Une roue à l'arrêt...</td></tr>
</tbody></table>
<b><i><br /></i></b>
<b><i>"La France a préféré finasser plutôt que de définir une position commune avec l’Allemagne. Il aurait fallu tenir un langage clair au gouvernement Tsipras en traçant la ligne rouge à ne pas dépasser et en définissant une bonne fois pour toutes les contreparties attendues en échange de notre aide.</i>"</b><br />
<b>C'est en ces termes qu'<a href="http://www.al1jup.com/grexit-2/">Alain Juppé a critiqué en plein milieu d'une crise international</a>e (ce qui qualifie adéquatement les négociations autour du Grexit) le Président de la République Française.</b><br />
<br />
<a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Id%C3%A9alisme_wilsonien">L'idéalisme Wilsonien d'un monde sans guerre</a>, figé et hors de l'histoire, avec à sa tête les Etats-Unis d'Amérique, se trouve parallélisé par un avatar, économique celui-là, qui est la notion d'un système global régulé par les banques qui a trouvé ses derniers hérauts dans la nouvelle élite allemande, parce que l'Union Européenne a fait vœu d'emprunter cette voie à partir de l'Acte unique et que l'Allemagne a su ravir la tête du peloton.<br />
<br />
Il est assez amusant de voir des responsables Républicains, François Fillon et Alain Juppé en tête, prendre pied à Berlin parce qu'il est fort possible de se noyer dans la course à la présidence de 2017 sans faire une démonstration d'idéalisme deloriste.<br />
<br />
C'est par le jeu des circonstances, à la suite d'un test grandeur nature de l'Euro sur une décennie, que nous observons des politiques français de premier plan mettre leur pas dans celui de "l'égoïsme allemand" parce qu'il n'y a plus d'autre solution viable pour la continuation de cet idéal européen. Ils ont encensé la théorie, il ne leur est donc pas incohérent d'en boire la pratique jusqu'à la lie.<br />
<br />
<hr />
<blockquote class="tr_bq">
<b><i><span style="font-size: large;">Pour nous en sortir, il faudrait un redressement des finances publiques françaises à la Raymond Poincaré, non pour faire plaisir à deux ou trois costumes salués dans les couloirs de la Commission à Bruxelles, non pour bercer les vieux jours du sage perdu dans les brumes sur sa montagne (Jacques Delors), mais pour le bien du peuple français, voilà qui serait véritablement égoïste.
</span></i></b></blockquote>
<hr />
<br />
Au passage, <a href="http://russeurope.hypotheses.org/4095">il n'y a pas d'égoïsme allemand</a>, c'est une confusion qui trahit un injuste mépris vis à vis de nos partenaires d'outre-Rhin, comme il n'y a pas non plus d'inconséquence grecque, c'est aussi une pensée de surface. Il n'y a que la paresse ou l'aigreur pour motiver de tels jugements sans examen. Les bascules économiques se sont opérées sur le long terme, s'appuyant sur des différences de cadres culturel, géographique et historique.<br />
<br />
Pour nous en sortir, il faudrait un redressement des finances publiques françaises à la Raymond Poincaré, non pour faire plaisir à deux ou trois costumes salués dans les couloirs de la Commission à Bruxelles, non pour bercer les vieux jours du sage perdu dans les brumes sur sa montagne (Jacques Delors), mais pour le bien du peuple français, voilà qui serait véritablement égoïste.<br />
<br />
Une France qui prendrait partie de se désendetter intelligemment à cet instant, redeviendrait un partenaire économique dangereux pour ses alliés. Elle ne manquerait pas d'être l'objet d'attaques, car elle retrouverait la voie d'un certain succès, d'une certaine indépendance de ton et d'allure. Or, personne ne le souhaite vraiment, ni les médias, ni les politiques, ni les chefs d'entreprise. Qu'ils se regardent dans une glace, se pourrait-il qu'ils puissent aimer à nouveau la vieille maîtresse, lumière de leur grand-père ?<br />
<br />
Dans un autre registre, le plan B Allemand de sortie grecque sur cinq années de la zone Euro avant de la réintégrer, était une sottise de théoricien scrupuleux. Je ne connais pas de pays qui recouvrant force économique et donc indépendance, ne reprenne goût à la vie avec une certaine ambition au cœur. Et ce ne sont pas les élites allemandes qui pourraient contredire ce fait au regard des quinze dernières années passées.<br />
<div>
<br /></div>
<div>
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-17187316352588932662015-07-11T19:50:00.000+02:002015-07-12T01:14:19.971+02:00L'Euro rend-il heureux ?<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
<a href="http://3.bp.blogspot.com/-9HiD0u4Encg/VaFgMdy9_wI/AAAAAAAAGvk/_VwvZwZPX20/s1600/euro.png" imageanchor="1"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-9HiD0u4Encg/VaFgMdy9_wI/AAAAAAAAGvk/_VwvZwZPX20/s1600/euro.png" /></a></div>
<b><br /></b>
<b>Le moment particulier que nous propose cette négociation de fin de semaine sur le cas Grec, dresse un tableau de l'opposition ponctuelle entre deux visions distinctes du projet européen :</b><br />
<br />
<ul>
<li><b>La première repose sur le <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A8me">mème</a> d'une Europe qui aurait fait le deuil de ses oppositions guerrières internes au prix d'une entente vécue comme un principe irrévocable. C'est le fameux "le nationalisme c'est la guerre" de François Mitterrand. </b></li>
<li><b>La deuxième est l'acceptation de la supranationalité par rationalité économique avec pour corollaire que la solidarité ne peut exister sans une part de discipline librement consentie par chaque Etat.</b></li>
</ul>
<br />
Nous avons donc deux véhicules de la croyance occidentale européenne qui ont pour habitude de se chevaucher sans jamais se confronter l'un l'autre, car ils en partagent la fin dernière, celle d'un retrait volontaire de l'histoire des nations européennes. <br />
Seules les intentions diffèrent :<br />
<br />
<ul>
<li>Dans le premier cas, il s'agit de la mise en jachère culturelle et politique de l'Europe de l'Ouest par des Etats-Unis. La source en est l'extrême violence de deux guerres mondiales : L'Europe sera désormais un territoire pacifié et inoffensif sous parapluie militaire américain.</li>
<li>Dans le second cas, ce retrait de l'histoire est une porte de sortie postmarxiste offerte à l'humanité, un modèle réduit de l'organisation mondiale. Volonté originelle prise en charge par Jacques Delors <a href="http://thediplomat.com/2014/08/free-trade-agreements-not-as-free-as-you-think/">qui a tenté une poussée idéologique hors frontière dans la personne de Pascal Lamy tout au long du parcours de ce dernier à la tête de l'OMC</a>. L'humanité est donc progressivement invitée à se soustraire à l'histoire pour réaliser son destin. Pour vous faire une idée, imaginez ce que serait une pénitence administrée aux peuples afin d'expier leur participation à l'échec des idéaux socialistes du XXème siècle.</li>
</ul>
<br />
D'habitude ces deux versants d'une même croyance eschatologique, collaborent ensemble et leur croisement d'argumentaires contrôle avec sérénité toute velléité d'autonomie nationale au sein de l'édifice communautaire, voire au-delà. Même si leurs temples sont distincts (le siège de l'OTAN et la Commission Européenne) tous les deux sont situés à Bruxelles. C'était sans compter l'orgueil du protagoniste de tout bord.<br />
<br />
<hr />
<blockquote class="tr_bq">
<i><b><span style="font-size: large;">Depuis l'établissement de l'Euro, l'Allemagne a fait office de champion commercial et de bon élève de la zone économique. C'est "naturellement" que les élites allemandes se sont portées à la tête du bloc, s'imaginant que leur attitude collective largement récompensée par les faits, les missionnait à ce poste.
</span></b></i></blockquote>
<hr />
<br />
Le néo-conservatisme américain d'inspiration Wilsonienne fortement représenté dans les deux assemblées américaines, Congrès et Sénat, a poursuivi son affrontement indirect avec les restes de l'Union soviétique, humiliant dans l'affaire ukrainienne la diplomatie des Etats européens. <a href="http://www.newsweek.com/stay-safe-europe-should-strongly-back-ukraine-and-greece-352241">Radicalisant de manière inconsciente leurs élites, surtout allemandes.</a><br />
<br />
Depuis l'établissement de l'Euro, l'Allemagne a fait office de champion commercial et de bon élève de la zone économique. C'est "naturellement" que les élites allemandes se sont portées à la tête du bloc, s'imaginant que leur attitude collective largement récompensée par les faits, les missionnait à ce poste. <br />
<br />
Les manœuvres d'Alexis Tsipras sont une éclatante utilisation de la divergence d'agenda de ces deux visions. Les Etats-Unis ne peuvent laisser la Grèce rejoindre un partenaire russe si elle était contrainte de quitter l'Europe. L'Allemagne ne peut se résoudre aux comportements antiéconomiques, aux péchés donc, <a href="http://www.theguardian.com/commentisfree/2015/jul/10/germany-greek-pain-debt-relief-grexit">commis par la Grèce et par-delà ceux-ci, les plus grands encore causés par l'insoutenable légèreté française</a>. La crédibilité de son leadership est en jeu.<br />
<br />
La France retrouve son rôle éternel de puissance moyenne apprise sous l'Ancien Régime : faire le jeu d'une des parties en professant le bien fondé des arguments de l'autre. Le positionnement de François Hollande était le seul concevable pour l'intérêt français : sous couvert de solidarité européenne <a href="http://premium.lefigaro.fr/vox/monde/2015/07/10/31002-20150710ARTFIG00194-jacques-sapir-tsipras-a-t-il-capitule.php">devenir l'agent de la volonté américaine en fournissant l'appui logistique aux Grecs</a> dans des négociations qui lieront une austérité volontaire avec la distribution d'un package financier. Aux dernières rumeurs, ce dernier s'élèverait à plus de 70 milliards.<br />
<div>
<br /></div>
Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-67127746042356159232015-07-08T22:04:00.003+02:002015-07-11T21:03:04.179+02:00La Grèce, plutôt entre les mains des politiques que celles des idéologues<div class="separator" style="clear: both; text-align: center;">
</div>
<b>La catastrophe à venir, voire un Grexit ne sont plus à l'ordre du jour. Je n'aurais qu'à citer la décision de Barack Obama, l'opinion de la future candidate Démocrate Hilary Clinton, l'étonnant chapelet d'articles d'économistes ou d'observateurs réprobateurs de la situation européenne de l'autre côté de l'Atlantique que déjà ce bout de chronique finirait là.</b><br />
<b><br /></b>
<br />
<table align="center" cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="margin-left: auto; margin-right: auto; text-align: center;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/-76-8-YSAFcg/SaxWQugy1YI/AAAAAAAAAR8/mQYGyaJOnqo/s1600/elite2.png" imageanchor="1" style="margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="300" src="http://2.bp.blogspot.com/-76-8-YSAFcg/SaxWQugy1YI/AAAAAAAAAR8/mQYGyaJOnqo/s400/elite2.png" width="400" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Christine Lagarde<br />
Directeur général du Fond Monétaire International</td></tr>
</tbody></table>
<br />
<b>Cela mérite pourtant une explication plus détaillée, la voici :</b><br />
<br />
Lorsqu'un commerçant arrive sur un marché le matin, son camion peut ne pas trouver de place suffisante pour être garé convenablement afin de déballer la marchandise.<span id="goog_806556291"></span><br />
Cela a été plus d'une fois le cas pour l'un de mes amis, qui faisait tranquillement fortune en vendant des sacs de fabrication chinoise sur les marchés de l'Ouest parisien. <br />
Très tôt le matin, avant de déballer, un autre vendeur vint vers lui et fit la remarque que son camion n'était pas à la bonne place, qu'il empiétait sur une ligne imaginaire sur laquelle tous les commerçants s'étaient mis d'accord à l'origine.<br />
Au lieu de discuter sur cette prétendue ligne, mon ami se mit de suite au volant de son camion, recula d'un mètre puis avança de nouveau d'un mètre. Rien n'avait changé et l'autre le remercia.<br />
<br />
Il fallait un peu connaitre cet autre homme qui avait gardé certains traits spécifiques culturels à l'environnement méditerranéen de son enfance, lorsqu'il faisait une remontrance qui semblait s'appuyer sur un principe qu'il jugeait incontournable, ce n'est pas qu'il souhaitait l'application de ce principe dans la réalité, c'est qu'il voulait juste être entendu.<br />
De vrai, il n'en avait rien à faire de la façon dont était garé le camion et la meilleure réaction était de faire sentir par un geste, même inutile, de l'attachement que l'on portait à sa personne.<br />
<br />
Que penser donc du référendum grec ? Le tort est de croire que l'affaire est économie pure, pire encore, qu'elle pourrait être réduite à une question de planification scrupuleuse symbolisant la fameuse ligne imaginaire tracée plus haut que chaque partie souhaite voir respectée pour restaurer la confiance.<br />
Car les grecs ont aimé leur référendum :<br />
<ul>
<li>Ils ont gagné le droit à être entendu. </li>
<li>Ils se sont joués une scène d'histoire théâtrale célébrant au passage l'héritage de l'invention démocratique.</li>
<li>Ils ont poussé le script jusqu'au sacrifice rituel iphigénien du Ministre des finances.</li>
<li>Et, ce n'est pas anodin, par cette poussée d'émotion populaire et nationale, ils se sont fait du bien.</li>
</ul>
Oublions la fonction cathartique de cette fin de crise, que faire à présent ?<br />
<ol>
<li>Vous ne pouvez débarquer la Grèce hors de l'Union Européenne, non par impossibilité juridique mais parce que Tsipras a su rendre crédible un rapprochement avec la Russie en signant récemment un contrat gazier. Les autorités américaines ne peuvent accepter un désastre géopolitique pour elles en Méditerranée en perdant un allié précieux qui se retournerait.</li>
<li>Vous ne pouvez pas plus mettre la Grèce hors de l'Euro et la conserver dans l'Union, car vous acteriez le fait que l'Euro n'est pas la destination monétaire naturelle d'un pays faisant partie de l'Union. Certains vont prêcher la réintégration de la Grèce, une fois rétablie, mais quel gouvernement Grec va revenir dans l'Euro si justement la situation économique après des efforts consentis y est supérieure, lorsqu'on est à l'extérieur ? </li>
</ol>
<hr />
<blockquote class="tr_bq">
<b><i><span style="font-size: large;">Cette enveloppe ne devrait d'ailleurs pas être défavorable aux allemands sur le moyen terme, car si elle est aussi belle qu'inutile, elle est faite pour être consommée ; gageons que cet argent repartira dans l'économie allemande, comme un beau jeton de présence, témoin de sons statut à la table des leaders économiques.</span></i></b></blockquote>
<hr />
<br />
Rien de tout cela ne tient vraiment, en revanche pour ce bol d'air symbolique et politique qu'a été le référendum, le peuple Grec est peut être prêt à faire le deuil des jours d'indisciplines maintenant qu'il a été écouté, comme ce brave commerçant plus haut. Il suffit alors d'offrir une enveloppe financière (cela tombe bien un rapport du FMI la fixait à 52 milliards) faire donc un peu de justice sociale sous forme de politique de la demande créant un peu de croissance artificielle, pour que Tsipras retourne chez lui, tel Ulysse avec le sens du devoir accompli.<br />
<br />
Cette enveloppe ne devrait d'ailleurs pas être défavorable aux allemands sur le moyen terme, car si elle est aussi belle qu'inutile, elle est faite pour être consommée ; gageons que cet argent repartira dans l'économie allemande, comme un beau jeton de présence, témoin de son statut à la table des leaders économiques. L'Allemagne n'arrêtant pas de trouver des marges commerciales auprès de ses partenaires depuis la mise en circulation de la monnaie unique en 2001.<br />
<br />
Il y aura, bien sûr, des perdants :<br />
<blockquote class="tr_bq">
En tête de liste, Angela Merkel, piégée par le maître américain, risque d'apparaître comme se déjugeant auprès de son peuple ; les démocrates sociaux allemands ont déjà renforcé la pression sur elle. Que voulez-vous ? L'appétit de pouvoir peut autoriser, même à un parti du centre-gauche, de jeter aux orties ses valeurs et idéaux européens...</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
Les théoriciens doctrinaires du bonheur mondial, tels que Pascal Lamy et nombre de hauts fonctionnaires bruxellois, qui se sentent toujours humiliés de l'effraction de la politique et des cultures nationales dans la marche du monde, piétinant les intérêts du plus grand nombre - c'est à dire de l'Universel. Si seulement tout le monde avait conscience de leur haute intelligence. Ils auront un temps leur période de rage froide avant de reprendre leur travail...</blockquote>
<blockquote class="tr_bq">
Les militants de droite ou gauche radicales, qui auraient aimé pouvoir voir la table renversée, ou tout du moins pouvoir observer ce que cela fait une sortie de l'Euro en milieu contrôlé.</blockquote>
Resteront un peu à part les souverainistes, qui attendront vingt années encore pour raconter à leurs petits enfants, à la pêche ou la chasse (pour les plus chanceux),<i> le fameux jour où l'Euro a failli disparaître par la seule volonté du grand peuple Grec.</i><br />
<br />Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-40390369973179034322015-07-06T16:22:00.001+02:002015-07-11T21:04:16.298+02:00Si la Grèce sort de l'euro, il ne se passera rien<b>[Cet article réalisé en collaboration avec mon ami Marc Crapez, <a href="http://premium.lefigaro.fr/vox/economie/2015/07/03/31007-20150703ARTFIG00243-si-la-grece-sort-de-l-euro-il-ne-se-passera-rien.php">a été produit pour et publié dans le Figaro Vox</a>]</b><br />
<br />
<div style="text-align: left;">
</div>
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://4.bp.blogspot.com/-eAkFf21hfSg/VZqO6Qq1IKI/AAAAAAAAGpc/Zwqj1qX9koY/s1600/marc_vignette_2_250px.jpg" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://4.bp.blogspot.com/-eAkFf21hfSg/VZqO6Qq1IKI/AAAAAAAAGpc/Zwqj1qX9koY/s1600/marc_vignette_2_250px.jpg" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Marc Crapez<br />
Chercheur en science politique</td></tr>
</tbody></table>
Les élites se font des frayeurs en dénonçant l'extrême gravité de la situation. La présentatrice d'une chaîne d'info pointe un doigt accusateur en direction de son invité du jour: «Mais la situation est très grave, vous ne pouvez pas le nier!». Comme si ne pas prendre au sérieux ce psychodrame revenait à nier l'évidence. Attitude coupable.<br />
Le référendum grec est accusé de populisme. De Sarkozy à Bayrou, tous les présidentiables prennent soin de faire des déclarations alarmistes. Ni vu, ni connu, s'il ne se produit rien. Et au cas où cela tournerait mal, nul n'irait ainsi leur reprocher le fameux «silence des intellectuels face à la montée des périls».<br />
<br />
Beaucoup de bruit pour rien. Si la Grèce sortait de l'euro, il ne se passerait rien. Du moins, rien dans l'immédiat. Les positions sont, en effet, consolidées et l'affaire est déjà anticipée par les marchés. Certes, subsistent toujours des risques d'effet domino. Mais la chose est peu plausible. La crise de la dette grecque a déjà eu lieu. L'histoire ne repasse pas les plats.<br />
<br />
Mais alors, pourquoi une telle fébrilité? D'abord, probablement, du fait d'une part de sincérité. À force d'écarter les pensées dissidentes, les élites s'auto-suggestionnent sans rencontrer de contradiction. Mais c'est surtout l'hypocrisie qui mène le bal. Non pas comme une anguille sous roche, mais au titre de la comédie humaine, avec ses rôles répertoriés depuis des lustres.<br />
Les puissants se plaisent à agiter le spectre d'un scénario noir d'abord parce que c'est gratifiant. Les négociations marathon de la dernière chance font partie des douze travaux de l'exercice du pouvoir et permettent aux gouvernants de garder la main, aux techniciens d'ajuster les boulons et aux opposants d'exister.<br />
<br />
<hr />
<blockquote class="tr_bq">
<b><span style="font-size: large;"><i>Le microcosme a tellement prédit de scénarios catastrophe que sa réputation risquerait d'en prendre un coup si les Grecs sortaient de la zone euro sans que cela n'entraîne de dommages. Au regard de l'histoire monétaire des nations, un changement de devise est bête comme chou.</i></span></b></blockquote>
<hr />
<br />
Ensuite, le microcosme a tellement prédit de scénarios catastrophes que sa réputation risquerait d'en prendre un coup si, un beau matin, les Grecs sortaient ou s'absentaient de la zone euro sans que cela n'entraîne de dommages. Au regard de l'histoire monétaire des nations, un changement de devise est bête comme chou. La Grèce ne fut-elle pas déjà la première à sortir de l'Union latine, lancée sous Napoléon III et qui rayonnait jusqu'en Amérique du Sud? Où irait-on si la sortie grecque entérinait un précédent! Ce mauvais exemple crédibilisait le fait que le politique peut reprendre la main, que l'Europe pourrait être retravaillée, ou réorientée, sans que cela ne la mette en péril.<br />
<br />
Enfin ce train en cache un autre, les gens en cour redoutent que le roi ne soit nu. En effet, si la Grèce était passée par pertes et profits, elle ne pourrait plus servir de leurre aux attaques spéculatives. Comme le Portugal, par exemple, s'est suffisamment retroussé les manches pour être hors d'atteinte, les yeux pourraient se tourner vers une situation plus préoccupante pour la crédibilité de l'euro, celle de la France. En pure logique diplomatique, l'Allemagne s'étant débarrassée du point de fixation grec, éminemment médiatique et politique, aurait les mains et l'esprit libres pour étoffer son levier de contraintes sur un partenaire français très créatif dans les excuses.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-20444092556025362282011-10-12T15:14:00.001+02:002011-10-12T16:05:37.530+02:00Des larmes royales de fidélité pour le terroir hollandais<b>Après le soutien de Ségolène Royal à François Hollande déclaré sur l'AFP, nous remarquons à quel point la France adore ses histoires de famille qui se retrouve. Mais aussi Nicolas Sarkozy devra faire face à un ennemi terrible qu'il a contracté aux sénatoriales, la France des terroirs, qui souhaite une forme de juste sentence sur l'attitude du pouvoir central. Retour à l'ordre ancien.</b><br />
<br />
Nous pouvons reprocher ce que nous voulons à Ségolène Royal sauf le fait de ne pas manquer de cran. C'est aussi une femme loyale, qui ne veux pas la perte de son camp, fait le geste qu'il faut : soutenir le candidat le plus en vue au sortir du premier tour de la primaire. Même si ce dernier doit terriblement rester en dette envers elle. Plutôt un candidat Royalement élu qu'une Guerre des roses, ce sera le motto de cette fin de votation au centre-gauche.<br />
<br />
Je ne vois pas la candidature de Martine Aubry survivre à ce ralliement qui lui coupe l'herbe sous le pied dans les heures qui précèdent le débat, et l'empêchera de peser dans l'après ; la tortue, partie de loin, « touche presque au bout de la carrière ». Cette dernière aura franchi l'arrivée que la Maire de Lille glanerait encore les derniers soutiens d'Arnaud Montebourg éparpillés dans les champs, comme une lettre déchirée à plaisir.<br />
<br />
Ce sera François Hollande, donc... un autre miraculé corrézien. Un homme qui saura mettre ses pieds dans la glaise et retrouver le sillon d'aïeux aussi improbables que Maurice Barrès en promettant : <i>« Pour chaque être, il existe une sorte d'activité où il serait utile à la société, en même temps qu'il y trouverait son bonheur. »</i> Nous serons bercés de sympathie et d'enjouement comme au café de l'Eglise, bien après les semailles, au printemps. On nous refera le coup de la France qu'on aime bien, celle qui ne ment pas à sa jeunesse comme la promesse de la paix retrouvée sur la terre, sur notre terre, entre nos générations qui se donneront la main.<br />
<br />
Après ce juste retour Chiraquien des choses, après La rupture Sarkozyste qui sera une nouvelle fois brocardée en religion atlantiste, après quelques coups de pied de l'âne à l'impuissance européenne, il y aura aussi des renoncements rationnels successifs, au nucléaire, à la réforme des territoires, au régime commun des retraites. On rouvrira les guichets nationaux pour les clientèles, pendant que la poussière de Dexia aura disparu définitivement sous le lit de la Cour des comptes.<br />
<br />
Les territoires auront leur revanche et gagneront donc en mai 2012, avec François Hollande. Il y aura une guirlande ininterrompue de vins d'honneur de la Concorde à la Canebière. Obama pourra reprendre son camouflage en nom d'Etat américain, Hu Jintao celui d'une marque de bière chinoise et les derniers jeunes talents Français se presser à un guichet d'Air France, billet en main, direction Seoul, Singapour, Shanghai. Vite, vite...Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-56763766842296728692011-10-11T15:16:00.000+02:002011-10-11T16:47:49.279+02:00L'histoire et la culture britannique au cœur du test de citoyenneté<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://3.bp.blogspot.com/-F0df6SVe9x4/TpRWnQVxphI/AAAAAAAAArs/PdZ_Dfyr8C4/s1600/dcameron.png" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" src="http://3.bp.blogspot.com/-F0df6SVe9x4/TpRWnQVxphI/AAAAAAAAArs/PdZ_Dfyr8C4/s1600/dcameron.png" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">David Cameron, PM britannique</td></tr>
</tbody></table>
<b>David Cameron, Le Premier ministre
anglais a produit lundi après-midi en live et sous forme interactive
sur le Web <a href="http://www.number10.gov.uk/news/prime-ministers-speech-on-immigration/">ses orientations concernant la réforme de la politique d'immigration de la Grande-Bretagne.</a> Prenant en compte l'attractivité
de son pays, plusieurs mesures phares sont annoncées pour renforcer
la chasse aux abus détectés, et relever les critères d'acceptation
d'un immigrant par voie légale. L'idée étant de ne pas s'opposer à
une immigration capable de produire des preuves sur un revenu moyen
supérieur. Il faudra aussi passer un test validant une culture
générale formelle sur l'histoire britannique.</b></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Comme dans tout discours structuré
l'objectif est résumé dans la conclusion. Il s'agit d'attirer <i>« les
bonnes personnes »</i> pour l'économie du pays, <i>« qui
viennent pour des raisons sérieuses et souhaitent joindre le
reste de la société dans l'effort de rendre [notre] pays plus fort,
plus riche et plus sûr. »</i></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
David Cameron en guise d'introduction
se repose sur l'attractivité de la Grande-Bretagne, par exemple pour
le franc succès de certaines filières d'études supérieures. La transformation de
cet attrait devra se produire par effet de capacité et de choix dans
la sélection aux abords de ses frontières et donc de s'appuyer sur
une immigration d'élite : intellectuelle, certes, mais aussi
d'investissement et entrepreneuriale.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Un tournant est donc assumé en ce qui
concerne l'immigration pauvre ou illégale. L'étreinte sur cette
dernière est renforcée par deux mesures, la première est
l'encouragement à la dénonciation citoyenne aux autorités de
l'immigration et des frontières, la seconde dans une politique
impitoyable de reconduite des immigrés illégaux dans leur pays
d'origine.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
L'immigration pauvre, elle, sera
freinée par la demande de justification d'un revenu annuel qui sera
probablement fixé bien au-dessus de 20.000 £ (23.000 EUR) par an -
ce qui correspond pour l'Angleterre à un revenu moyen supérieur.
L'argument avancé est le suivant : si les organisations servant
de sponsors à ces immigrants ne sont pas capables d'assurer un
revenu suffisant, un risque existe que les personnes se retrouvent
dans la position d'avoir à dépendre du système d'aide sociale. Une
autre idée est lancée concernant le dépôt d'une caution auprès
de l’État anglais, permettant de garantir le sérieux de
l'immigrant sur ce point.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Les abus concernant les mariages blancs
ou forcés, qualifiés de « comédie », seront
pourchassés dans plusieurs directions, premièrement, libérer les
officiers d’État civil de l'obligation de célébration d'un
mariage lorsqu'ils ont la conviction qu'il sert de prétexte ;
deuxièmement, il sera illégal de violer les ordres de cour
prévenant un mariage forcé, et troisièmement une réflexion est
lancée sur la criminalisation des mariages forcés, eux-mêmes. Ceci
vient non seulement par l'emploi avéré du mariage comme technique
de naturalisation mais aussi par le fait que <a href="http://blogs.telegraph.co.uk/news/edwest/100109860/never-mind-the-economics-marriage-led-immigration-is-socially-destructive/">la multiplication de cette technique est devenu un facteur de renforcement des ghettos dans la société anglaise.</a></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
David Cameron réalise un spin autour
de la notion de bons sens, et aussi d'une certaine forme
d'utilitarisme propre à l'esprit anglais : il présente une
logique de l'offre et de la demande. Si un pays pour son dynamisme
économique et qui sert de visa d'entrée au monde anglo-saxon
connaît une demande forte, il n'apparaît pas sot en première
réflexion d'élever les critères de son offre.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Ce n'est donc pas à proprement parler
du protectionnisme mais un pas de plus dans la concurrence des
talents internationaux.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Cependant, un autre élément que l'on
peut qualifier de politique patrimoniale, vient colorer l'offre. Le
contenu des tests de citoyenneté à l'entrée sur le territoire
reposait jusqu'alors sur la connaissance des institutions européennes
et des droits administratifs et sociaux du Royaume-Uni. David Cameron
entend repositionner ces tests sur un contenu patrimonial, c'est à
dire l'histoire et la culture britannique ; entendez par là
principalement : la Conquête romaine, la Reine Boudicca, la
Conquête Normande, la Magna Carta et le Roi Jean-sans-terre, la
Guerre des Roses, Elizabeth Ier, La Guerre civile anglaise, la
Bataille d'Angleterre et Churchill.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Il est assez étonnant de voir qu'une
société qui a mis en valeur jusqu'ici sa politique communautaire
donne l'impression d'une volonté d'intégration de l'étranger en
mettant l'accent sur des repères nationaux culturels, sur un ciment
en quelque sorte qui ressemblerait presque à notre bonne vieille
République Française.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Faisons un peu de mauvais esprit, ce
serait aussi étonnant si la République Française, de son côté,
s'appliquait à soustraire des programmes d'histoire des figures
aussi éminentes que Saint-Louis ou Louis XIV. Elle n'en est pas
encore rendu là... si ?</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Pour finir, disons que tout ce bel
arrangement doit encore être confronté à la réalité de
l'exécutif. A l'instar de Nicolas Sarkozy lors de quelques unes ses
grandes réformes, David Cameron a déjà reculé, et sur un point
qui l'a contraint à réécrire son discours. Le Premier ministre
anglais souhaitait que les entreprises britanniques publient en toute
transparence le nombre et le salaire moyen des travailleurs d'origine
immigrée présents dans leurs rangs. Rappelons qu'il n'y a là rien
de choquant, à priori, dans une société qui n'a pas peur des statistiques
ethniques.
</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<a href="http://www.guardian.co.uk/uk/2011/oct/10/cameron-rewrites-immigration-speech-resistance">L'industrie refusa de rentrer dans cet effort de transparence,</a> au motif de la trop lourde charge
administrative supplémentaire qu'il représentait. Il y a donc une véritable opposition entre les tenants d'une économie anglaise dynamisée par une main d'oeuvre immigrée à faible coût et le discours de David Cameron qui tente, selon lui, de prévenir les tensions communautaires et d'alléger les pressions sociales qui s'accumulent sous l'effet d'une immigration non-maîtrisée.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Curieux :
après les efforts demandés par la société civile au gouvernement
anglais en faveur de l'Open Data et de l'Open Governement, une
institution de la société civile – les entreprises - se refuse à
une transparence équivalente sur ses modes de fonctionnement. Ce
qui me fait accroire que tout, non tout n'est pas bon à montrer,
même pour les tenants de la transparence...</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-50570041115049260862011-10-07T12:50:00.003+02:002011-10-07T16:33:42.846+02:00Pourquoi beaucoup feront l'impasse sur les primaires du PS<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<b>Tous les éditorialistes parisiens
vous l'ont répété en boucle, il va falloir
aller voter dimanche aux primaires PS, car elles sont déjà un
« succès », alors qu'il n'y a d'autre verdict pour l'instant que la curiosité du consommateur médiatique français, alors que plusieurs problèmes demeurent associés à leur choix et leur format.</b></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Avec l'Internet, c'est à dire à la suite de l'irruption du réseau dans notre quotidien, nous notons un certain glissement de l'attente du public : de l'exercice de
la démocratie d'opinion vers des essais en politique participative. </div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
La participation est l'innovation de notre époque : pratiquement tous les outils de médiation des hautes technologies qui nous sont proposés sont le fruit à un moment ou un autre d'un travail collaboratif librement consenti, ou proposent dans leur fonctionnement les figures de l'association ou de la réflexion en commun.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Un premier essai participatif avait été
entamé par Ségolène Royal lors de débats circulaires et sur le Web de 2006, mais il s'éteignit de manière mystérieuse ; sans la conclusion logique d'un rapport ou d'une somme qui aurait du
apparaître début 2007, mais qui ne vit le jour et ne fut
jamais employé par la suite.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Le parti socialiste n'a
pas souhaité pour ces élections 2012 renouveler cette expérience qui
était de questionner sa base militante élargie, et a préféré
s'orienter vers une primaire de confirmation ; un processus qui échappa brutalement et tragiquement à Dominique Strauss-Kahn pour être soigneusement recueilli entre les mains de François Hollande - récupérant la majeure partie des soutiens du premier.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Quel est le problème de procéder à
des élections supplémentaires en sus des élections ?</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
D'abord, c'est plus de la même chose,
ce n'est pas parce que les institutions actuelles ne correspondent
plus aux attentes nouvelles de populations globalement mieux éduquées
et connectées, qu'il faut redoubler la forme institutionnelle déjà existante en s'exclamant à l'innovation.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je comprends qu'il ne soit pas
indifférent de soutenir en cette période de crise le modèle
économique des médias d'information, de rajouter une nouvelle
couche dramaturgique au dispositif des élections présidentielles.
Les salles de rédaction et les annonceurs sont ravis. </div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Mais quel sens pour l'électeur ? Rien de neuf ne lui a été proposé, les
règles sont les mêmes et sa participation ne s'en trouve pas accrue
au-delà d'un tour de chauffe antérieur aux élections réelles, un scénario désormais immuable : cadrage des débats par les acteurs
politiques et journalistes, batterie de sondages régulière,
dégagement d'un favori, et le jour dit, confirmation ou non du
favori.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
D'un point de vue progressiste, nous
avons la curieuse impression d'une fin de non recevoir aux questionnements produits par de multiples insurrections pacifiques et expérimentales qui secouent différents régimes de la planète depuis quelques années : des Town
Halls turbulents aux récents mouvement « Occupy
Wall Street » des Etats-Unis en passant par les journées studieuses de la
Puerta del sol ou les nuits ferventes de la place Tahrir. </div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Non que la
figure de l'insurgé, de l'indigné ou du résistant puisse coller
réellement comme mode d'expression à ce que recherchent les
peuples ; faute d'institutions nouvelles le public prend les outils à
disposition et bricole le présent. Par exemple, nos rapports depuis vingt ans avec le monde arabo-musulman furent remodelés par la reconstruction quasi-obligée puis instrumentalisée du débat citoyen dans l'espace de la mosquée. Les acteurs n'ayant d'autre choix.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Avoir donc, dans l'organisation des
primaires socialistes, ignoré ces signes pour présenter avec ces primaires une copie de l'uniforme
institutionnel de la République, "costume et cravate", montre bien la réponse falote d'un parti consacrant le modèle du notable de province.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Rappelons, à l'inverse de ce que
pouvait avancer Nathalie Kosciusko-Morizet, que le fait de substituer le vote électronique au bureau de vote ne représentait aucune innovation dans
le cadre de ces primaires, tout au plus une façon plus cosmétique de s'adresser à l'électeur potentiel. </div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Je n'aurais pas non
plus la cruauté de rappeler la façon un peu rigide, beaucoup trop
formelle, d'avoir invité le citoyen face au Préfet pour débattre "sans contrainte" de l'identité nationale, de ce qu'elle était et
comment elle se projetait dans l'avenir. L'élu part souvent à la faute lorsqu'il oublie la nature des corsets institutionnels qu'il quitte au moment de son entrée dans le monde politique.</div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
<br /></div>
<div style="margin-bottom: 0cm;">
Nous pouvons donc, en toute légitimité,
nous interroger sur le fait que si nos institutions politiques ne
sont pas au rendez-vous de notre époque, le public, l'opinion ou
l'âme du peuple ne le seront pas plus dimanche, 9 octobre 2011, dans
les urnes.</div>
Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-47227905521678928022011-07-16T14:47:00.012+02:002011-08-04T17:41:07.753+02:00Obama : la presse se regarde dans son propre abîme<b>L'affaire du <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Debt_ceiling#Debt_ceiling">plafond de la dette américaine</a> est révélatrice du type de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Storytelling_%28technique%29">story-telling</a> engagé par des médias dépassés et troublés par l'inconstance tactique du futur candidat Démocrate. Ils continuent pourtant de peser en sa faveur malgré son refus depuis plus d'un an de prendre les décisions nécessairement impopulaires pour alléger le fardeau financier de son pays.</b><br />
<b>Dans un effort de consultation de la presse des deux côtés de l’Atlantique, il est possible de distinguer un motif identique : les médias, mis à part le contenu conservateur de Fox News, chargent et déchargent à volonté, suivant l'angle de vue, des épaules du Président Obama le leadership de la nation américaine.</b><br />
<br />
Barack Obama est jugé "sur la défensive" et empêché lorsque les Républicains, majoritaires à la chambre basse lui imposent une négociation, mais il n'est jamais questionné sur sa "découverte" de la situation actuelle ou sur le refus constant de prendre des mesures pour un début de redressement des comptes de son pays.<br />
Il ne s'agit pas de définir qui a tort ou a raison. Mais d'observer que le positionnement d'Obama, décidé par les médias, dans cette affaire (qui pourrait nous coûter, sans accord, rien de moins que la stabilité du monde) est optimal pour ne pas que l'on puisse lui accorder de défauts ni de malice inconvenante.<br />
<br />
Ne nous y trompons pas, l'homme joue sa réelection sur un fil, sur un fil bien plus résistant que celui sur lequel dansent les Républicains, c'est le cœur de son pari. Car le <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Parti_r%C3%A9publicain_%28%C3%89tats-Unis%29">GOP</a> ne possède qu'un des trois pouvoirs élémentaires de la démocratie américaine : la Chambre des représentants contre le Sénat et la Présidence aux Démocrates.<br />
Alors pourquoi placer Barack Obama sur la défensive ? Puisque les Républicains ne peuvent en aucune manière prendre seuls l'initiative d'un plan de redressement. Il serait systématiquement étouffé par le Sénat Démocrate, protégeant ainsi le Président d'une autre décision difficile.<br />
<br />
Pourquoi voir en Obama un Président quand il s'agit de régler une crise sur la dette à chaud, et ne pas le montrer tout autant Président et donc leader de l'exécutif, quand, <a href="http://www.washingtonpost.com/opinions/call-his-bluff/2011/07/14/gIQAfzFyEI_story.html">comme le fait remarquer Charles Krauthammer</a>, il a <a href="http://www.washingtonpost.com/wp-dyn/content/article/2011/01/24/AR2011012403472.html">ignoré en Décembre 2010</a> les recommandations de sa propre commission sur la dette (hausse de l'âge de retraite, réduction des pensions), présenté en février un budget qui augmente la dette de 10 000 milliards de dollars pour les dix prochaines années, et quand en Avril il demanda une extension du plafond de la dette sans proposer de plan pour la réduction de celle-ci ?<br />
Il semble pourtant qu'il soit par incompétence à l'origine de l'imprévision actuelle, ou qu'il se soit dirigé vers ce bras de fer sachant que ses adversaires n'avaient que très peu de chance de le faire plier.<br />
<br />
<a href="http://www.newsbusters.org/blogs/noel-sheppard/2011/07/15/charles-krauthammer-accuses-press-accepting-every-leak-out-white-hous">Autre question, soulevée par le même Charles Krauthammer</a> : pourquoi la presse prend-elle pour argent comptant des mesures pour un plan de réduction des déficits venant de la Maison Blanche, lorsqu'elle n'a à disposition comme information que des fuites organisées, qui n'ont jamais été confirmées officiellement et ne le seront jamais ? Encore une fois la vision du rôle et d'un nécessaire engagement d'un Président est singulière pour des professionnels du commentaire politique ; il serait une forme de pythie à ses heures, dont on ne consulterait l'oracle que par la bande, les marges d'un cercle de décision sous le sceau du secret.<br />
<br />
Je crois tout simplement que les médias n'ont pas le choix dans cette période pré-électorale, que Barack Obama et ses équipes ont joué le pourrissement de la situation à l'avance. Que leur héraut d'un monde meilleur, d'un nouveau souffle du changement (Change), d'un nouvel espoir (Hope), les fait avancer à marche forcée dans un jeu prévu de longue date. Et pour couronner son leadership sur les salles éditoriales, la Maison Blanche joue du robinet de l'information, entre faux secrets et vraies fuites...<br />
<br />
Que les Républicains, déjà bien embarrassés par les désillusions que portent en eux comme une tremblante les Tea Party, soient prisonniers de la nasse, cela ne fait aucun doute. Même si les sondages ne leur sont pas défavorables, il semblent qu'ils aient déjà perdu cette partie.<br />
Nous avançons donc vers une élection présidentielle qui dessine pour l'instant ses contours médiocres, basés sur des compromis économiques et une marche à pas contraints vers un Welfare State mis sous formol. Les slogans d'Obama 2008 vont aller se ranger bravement dans les commentaires en bas de page de Wikipédia.<br />
<br />
Sous la présidence de Barack Obama, écriront les historiens, <a href="http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304911104576443953024891120.html">les Etats-Unis sont rentrés dans une phase de maturation, avec la décision politique de se doter d'une couverture sociale à l'Européenne.</a><br />
Comme on ne peut pas tout avoir, cela signifie une dette collective qu'on va maintenir et faire croître insensiblement par l'impôt, un chômage désespérément haut, une croissance régulièrement au-dessous des 3% et un PIB définitivement en recul de 10%.<br />
Bref, la catégorie diesel que croyait occuper seule la zone Européenne. C'est plus une question de bon odorat que d'instinct.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-4964377076315311702011-07-09T14:10:00.003+02:002011-07-09T15:33:37.076+02:00Lecture sur le populisme : pourquoi en dernier lieu La Vie se trompe<b>Un livre dont on parle assez peu, mais qui éclaire inlassablement par un discours clair et neutre, étoffé de faits européens. Un livre qui parle de la réalité politique du populisme en Europe. Un populisme nouveau, un populisme patrimonial. Ce n'est pas qu'un ouvrage de référence, mais c'est à peu près ce que l'on pouvait produire de plus simple et intelligent sur un sujet délicat qui tourne vite à la catastrophe. </b><br />
<br />
<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Dominique_Reyni%C3%A9">Dominique Reynié</a> a fait preuve d'un travail exemplaire dans <i><a href="http://www.amazon.fr/Populismes-pente-fatale-Dominique-Reyni%C3%A9/dp/2259208908/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1310213346&sr=8-1">"Populismes: la pente fatale"</a></i>. Avec une pointe de sel : il sait faire saillir les conservatismes là où on ne les attend pas et indique une voie subtile qui permet de distinguer les notions de diversité et de multiculturalisme. La première étant d'inspiration libérale, la seconde ayant souvent sérieusement compliqué le débat tout en grignotant sur les valeurs de liberté au sein de la société. <br />
<br />
Dans l'en-tête de son article <i><a href="http://www.lavie.fr/hebdo/2011/3433/le-fn-est-ne-hors-de-l-eglise-et-y-reste-plus-que-jamais-15-06-2011-17720_231.php">"le FN est né hors de l'Eglise et y reste plus que jamais"</a></i>, le magazine <i>La Vie</i> s'adresse à un parti originellement païen qui aurait séduit les catholiques. Le détournement des valeurs de ces derniers ne pouvait que s'opérer sur le moyen et long terme, or <i>La Vie</i> oublie de regarder le phénomène du populisme hors de France. Une description locale contredit sérieusement les enseignements globaux fournis par nos voisins en matière d'innovation populistique.<br />
<br />
Témoin ce passage du livre de Dominique Reynié, dans le chapître sur le conflit des identités :<br />
<blockquote>
<i>"La présence des conflits religieux dans la mémoire collective européenne est plus vivante que l'on ne peut l'imaginer dans une première approche superficielle. Ces conflits sont toujours redoutés parce que le souvenir de leur difficile régulation demeure, ce dont les Irlandais font toujours l'expérience aujourd'hui. En raison de cette crainte profonde, active, le thème de la laïcité est en mesure de jouer à nouveau un rôle important. Les Européens inquiets devant ce qu'ils perçoivent et percevront comme une poussée de l'Islam n'auront pas le sentiment qu'ils peuvent riposter en reprenant le chemin de l'Eglise qu'ils ont largement abandonnée. C'est très lucidement qu'ils n'y croient plus. En revanche, ils peuvent voir dans la laïcité le moyen de contenir la poussée de la religion, c'est à dire, en fait, de l'islam. C'est la raison pour laquelle l'extrême droite chrétienne d'hier cède peu à peu la place à des partis populistes laïcisés, parfois à la hâte, pour profiter de l'aubaine. La conversion, si l'on peut dire, du Front national à la laïcité, dont il s'affirme le principal défenseur et garant, est parfaitement emblématique d'un tel mouvement."</i></blockquote>
Et c'est là le cœur de ce qui se passe en France, comme en Europe : il y a un pragmatisme actuel du populisme qui emprunte les valeurs de la laïcité et les utilise en les radicalisant.<br />
Il n'y a donc pas comme l'expose <i>La Vie</i> une <i>"fatalité historique"</i> de l'extrême-droite en France mais bien un calcul de terrain de la part de politiques dans le jeu actuel des idées comme dans le reste de l'Europe. Et l'on peut oublier du même coup les éternelles tentatives de rendre infernal, historiquement, le couple droite et catholicisme. Ce qui ne se vérifie pas exactement, aujourd'hui comme hier.<br />
<br />
J'ajouterais, par expérience, que ce phénomène n'est d'ailleurs pas seulement issu de populations aux références chrétiennes, beaucoup de mes amis laïques convaincus dans les administrations, depuis moins de dix ans sont rentrés dans cette défense radicale, ceci avec d'autant plus de facilité qu'ils sont pour un conservatisme républicain, et que leur défense de la loi commune exclusivement instruite par les soins de l'Etat ne leur ont jamais fait porter très haut le discours libéral.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-53929278041168235502011-06-19T00:52:00.016+02:002011-08-06T21:42:16.662+02:00Y a-t-il une réponse à La Vie ? Oui...<b>Quel besoin le catholicisme en France devrait avoir de posséder sa doxa politique ? En quoi le fait d'être catholique serait une étiquette qui prédisposerait ou non au vote dans tel ou tel parti de l'offre politique en vue de 2012 ? </b><br />
<br />
<b><a href="http://www.lavie.fr/hebdo/2011/3433/le-fn-est-ne-hors-de-l-eglise-et-y-reste-plus-que-jamais-15-06-2011-17720_231.php">La Vie, magazine chrétien, propose sa vision logique des choses</a> et qui s'énonce comme suit :</b><br />
<b>Le Front National d'aujourd'hui est similaire à l' Action Française d'avant-guerre</b><br />
<b>Si le Vatican condamne l'Action Française d'avant-guerre en 1926, </b><b>cela implique que le Vatican aujourd'hui aurait la même attitude avec le Front National.</b><br />
<b>Donc le catholique d'aujourd'hui est incompatible avec le vote du Front national.</b><br />
<br />
[Avertissement]<br />
<blockquote>
J'ai une tendance lourde, entêtante, à être libéral, à révérer la liberté sous ses deux formes, la liberté de choix et celle d'action, car c'est un peu l'héritage de l'expérience de mon père. Une autre tendance à me situer de manière républicaine du côté de l'ordre, cela doit venir de mes grand-pères qui étaient pour cela de droite et aimaient leur nation parce qu'après tout c'était cet espace que la troisième République leur avait enseigné comme propriété commune.<br />Et je fais aussi à nombre de mes amis l’affront d'être un progressiste enragé, souvent en rupture avec les lenteurs et pesanteurs de notre monde , car je crois dans la nature du réseau et de la culture des gens qui l'ont construit à faire évoluer ce monde vers plus de compréhension, sous le regard exigeant du <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Rasoir_d'Ockham">rasoir d'Ockham</a>.<br />Pour compliquer le tout, si je me mets du côté des femmes de ma famille, et je n'y ai aucun mal dans la lumière de leur sourire bienveillant, je suis absolument convaincu par le catholicisme et son esthétique. La seule chose que je regrette c'est peut-être le côté coincé de mes compatriotes français en situation de cérémonie, qui, de la même façon, lorsqu'ils écoutent du jazz sont incapables de révéler le fond de leur nature dionysiaque . Hélas, en France, comment pourrions-nous retrouver le côté sensuel et la ferveur enveloppante d'une messe en terre d'Espagne ?</blockquote>
[/Avertissement]<br />
<br />
Revenons à la position de nos amis de La Vie. Ils opposent le message évangélique de l'Eglise à la pensée restreinte du Front National, certes, sur le plan théorique, victoire du message évangélique par KO et ceci ma foi sur n'importe quelle pensée partisane politique avant même que commence toute argumentation. Ce n'est tout simplement pas du même ordre et ce n'est tout simplement pas particulier au FN. J'y reviens en fin de message.<br />
<br />
Ils utilisent pour cela une analogie à l'Action Française. Seulement sur le plan de la pensée, et de son application concrète, la pratique, cela ne tient pas, il y faudrait mettre un tout petit peu d'humilité. <br />
S'il y a message évangélique, il est vivant et les actions et prises de position ne sont pas prédéterminées par un examen de cas. Ce serait trop simple. Disons que si cela l'était, cela voudrait dire que Dieu aurait disposé au commencement de chacune de nos journées un simple exercice de Sudoku spirituel. Bien sûr, je ne tiens pas à faire offense aux personnes dont le Sudoku est encore un exercice difficile au-delà du simple passe-temps, mais la vie et les choix qu'elle commande ne se réduisent pas à ce genre d'exercice logique relativement binaire.<br />
<br />
Et c'est l'image même que le miroir de la compréhension de la réalité historique nous renvoie. La difficulté de zones grises qu'on éprouve déjà au contact de la réalité en temps normal se voit aiguisée par le fait qu'en période trouble, les allégeances passent par un tamis autrement plus serré car la décision met en jeu le poids de chair sensible que nous sommes et nous avons rarement l'occasion d'y reprendre notre mise. <br />
Que nous disent par exemple les derniers travaux de <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Simon_Epstein">Simon Epstein</a> sur la France ? Que les profils politiques s'inversèrent très tôt face à l'épreuve du choix dès 1940 qui prend pour point de départ cette France en déroute. Un renversement des positions attendues sur ce spectre politique droite-gauche qui nous est aujourd'hui familier, où des pacifistes se retrouvèrent sur les rails de la Collaboration et ceux qui étaient originaires d'une extrême-droite nationaliste (par exemple l'Action Française) rejoignirent massivement les Forces Française Libres puis les premiers éléments de la Résistance.<br />
<br />
Utilisons un passage mystique d'une autre religion pour le plaisir de la métaphore. Certains firent face à l'épreuve de la même façon que fit le premier Imâm des shiites, Mowlânâ Ali ebn Abî Tâleb, comme le rapporte <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Henry_Corbin">Henri Corbin</a> :<br />
<blockquote>
<i>Selon cette tradition, le premier Imâm dit un jour devant ses familiers :<br />
« Parce qu'il y avait dans mon cœur des soucis qui l'angoissaient et que je n'ai trouvé personne à qui les confier, j'ai frappé la Terre avec la paume de ma main, et je lui ai confié mes secrets, si bien que chaque fois que la terre germe une plante, cette plante est l'un de mes secrets. »</i></blockquote>
J'aime à croire, toujours pour la métaphore, que ces personnes ont pris connaissance intérieurement de leurs peurs et ils ont regardé où était leur idéal, et leur geste s'est confondu jusqu'à la victoire de cet idéal accompagné du développement de leurs espérances. Symbolisées par chacune de ces plantes, donc.<br />
<br />
Là où je veux en venir, c'est que la grille d'analyse proposée par La Vie peut passer pour éclairante dans le cadre d'un positionnement politiquement correct en temps de paix, à l'abri d'institutions et de garanties nationales solides ; mais elle est tout simplement inopérante lorsqu'un choix individuel, critique, qui engage le futur du monde, est exigé de chacun, puisque l'histoire montre que des personnes, que la croyance collective croit à priori les moins équipées, deviennent des éléments clés et salvateurs. D'ailleurs, existe-t-il un thème plus biblique que celui-là ? <br />
<br />
Maintenant on pourrait m'opposer comme me l'a fait <a href="http://twitter.com/#!/benjbenj">@benjbenj sur Twitter</a> qu'il y a dans ce choix éditorial de La Vie, aucune malice autre que la liberté du journaliste militant, c'est à dire d'avoir un regard politique et une analyse orientée, <a href="http://www.lavie.fr/chroniques/editorial/trompe-la-foi-15-06-2011-17726_37.php">quitte à employer la foi catholique comme argument de la basse-cour du positionnement politique.</a><br />
<br />
Mais cela est-il important ?<br />
Sûrement, si l'on s'en tient au plancher des vaches, que l'on oublie le sacré en sacrifiant au continuum espace-temps établi par nos scientifiques, décrivant un univers à disposition de l'homme, où il n'y aurait finalement aucune possibilité de fracture capable de signaler la moindre<a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Hi%C3%A9rophanie"> hiérophanie</a>. Mais dans cet espace, il n'y aurait pas non plus de place pour l'apparition d'une religion.<br />
<br />
<i>« Paradoxalement, c'est ce qui donne à la parole de Jésus son caractère intimement personnel. Pas une feuille de papier à cigarette entre sa vie et sa parole. Et sa parole sourd du plus profond de lui-même, de ses tripes ou du fond de son cœur. Parce qu'elle n'a rien d'artificiel, de politiquement, socialement ou religieusement correct, parce qu'elle est une parole libre, une parole sans censure, elle touche au cœur, elle interpelle, elle libère... Jamais homme n'a parlé comme cet homme (Jean 7,46) »</i><br />
Un passage d'une très belle homélie de Monseigneur Deniau en 2010 sur <a href="http://www.eglise.catholique.fr/foi-et-vie-chretienne/la-celebration-de-la-foi/les-grandes-fetes-chretiennes/pentecote/eclairages/-le-don-de-la-pentecote-faire-resonner-le-message-evangelique-dans-la-langue-maternelle-de-chacun-homelie-de-mgr-deniau-pentecote-2010.html">« Le don de la Pentecôte : faire résonner le message évangélique dans la langue maternelle de chacun »</a><br />
<br />
Oui, car s'il y a un message évangélique dans celui de la Pentecôte, il transcende nécessairement les orientations et combats politiques humains. Il est d'une personnalisation extrême qui provoque l'inattendu par ce qui n'a jamais été entendu.<br />
<br />
Et si on pouvait s'adresser à La Vie, on lui dirait, qui sommes-nous pour effacer cette intimité, cet au-delà du social et de la politique, au profit d'un discours réducteur par l'amalgame qu'il pose sur les hommes et les choses ?Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-16708901906355379522011-06-14T03:37:00.011+02:002011-10-06T00:34:04.626+02:00De la détestation en politique, sur l'Internet<b>Connaissez-vous <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Charles_Krauthammer">Charles Krauthammer</a> ? </b><br />
<b>Non ? </b><br />
<b>Vous devriez ; il est peut-être le commentateur et chroniqueur politique le plus brillant du camp conservateur américain.</b><br />
<b><a href="http://www.washingtonpost.com/ac2/wp-dyn?pagename=article&contentId=A37125-2003Dec4">Il inventa en 2003 dans les pages du Washington Post un nouveau type d'affection mentale</a>, qu'il nomma, avec son humour d'ancien psychiatre, <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Bush_Derangement_Syndrome">le « Bush Derangement Syndrome »</a> et qu'il définit comme <i>« l'apparition soudaine chez des gens, autrement normaux, d'une forme de paranoïa en réponse à la politique, à la présidence - non – à l'existence même de Georges Bush. »</i></b><br />
<br />
Et de continuer sa démonstration toute en ironie : <i>« le virus est bien sûr épidémique dans l'Upper West Side de New York (la rive gauche de Manhattan) et dans certains endroits classieux de Los Angeles, où la vue même du président – disons, souriant tout en tenant un plateau de dinde dans un mess de Baghdad – provoqua des dizaines de crises d'apoplexie chez des adultes jusque là en parfaite santé. »</i><br />
<br />
Lorsqu'après ses deux mandats accomplis le Texan partit jouir de sa retraite dans son ranch, il y eut un vide dans la détestation chronique et obsessionnelle d'une personnalité du parti républicain.<br />
<br />
Il faut se rendre compte que l'incivilité politique réciproque, en est aujourd'hui à un tel point aux États-Unis, que nous pouvons voir débattre du thème suivant dans un célèbre magazine féminin : <a href="http://www.salon.com/life/feature/2011/04/05/my_best_friend_is_a_republican">« Je ne peux pas croire que ma meilleure amie soit républicaine [sic] .»</a><br />
<br />
On peut dire que Sarah Palin revêtit à son tour la <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Nessos">tunique de Nessus</a> créée par la convergence de haines politiques irrationnelles.<br />
<br />
Curieux, cette femme n'a pourtant rien d'un adversaire dangereux du Parti démocrate pour les Présidentielles à venir ; selon les observateurs politiques elle ne possède encore cette épaisseur en politique intérieure et extérieure, qui transformerait son charisme télévisuel en candidature crédible. Elle a la capacité d'aimanter les objectifs des caméras comme personne, mais elle n'a aucune chance de se faire élire en 2012, vu que les deux-tiers des électeurs, selon les sondages, n'imaginent pas investir leur confiance en elle.<br />
Aux dires même d'experts du Parti républicain, la présence de son étoile dans la nuit des médias capterait une part non négligeable de l'attention du public qu'il serait plus utile d'investir dans une candidature classique comme celle du mormon Mitt Romney ou du texan Rick Perry.<br />
<br />
Et pourtant, malgré ce bilan relativement inoffensif, Sarah Palin continue d'agacer la même partie de la population qui était obsédée par Bush depuis 2003, sans faire appel à une critique argumentée, encore moins construite.<br />
<br />
Cela va même plus loin, la simple présence physique de Sarah Palin dans le champ politique est tellement insupportable à un public avide de sa déchéance, que les sources d'information bien établies vont trop vite en besogne pour l'épingler. Témoins, deux exemples pris la semaine passée :<br />
<br />
<ul>
<li>Le magazine de référence Politico <a href="http://www.politico.com/blogs/onmedia/0611/About_that_Palin_column.html">lui a récemment et faussement attribué des propos vipérins contre sa concurrente républicaine Michele Bachmann</a> ; </li>
<li><a href="http://www.guardian.co.uk/politics/wintour-and-watt/2011/jun/07/margaretthatcher-sarahpalin">Un blog professionnel du Guardian</a> dévoila que Margaret Thatcher refusait de rencontrer Sarah Palin <i>au motif qu'elle était folle</i>. <a href="http://www.atlantico.fr/pepites/thatcher-sarah-palin-rencontre-115960.html">Information reprise dans la presse française</a>. Information <a href="http://blogs.telegraph.co.uk/news/nilegardiner/100092054/margaret-thatcher-did-not-%E2%80%98snub%E2%80%99-sarah-palin-the-truth-about-the-iron-lady-and-the-former-governor-of-alaska/">contredite dans un blog du Telegraph</a> et <a href="http://bigjournalism.com/jhoft/2011/06/12/thatcher-foundation-responds-to-the-palin-was-snubbed-report-saying-the-guardian-has-minimal-credibility/">désavouée par la Fondation Thatcher</a> pour qui <i>la crédibilité du Guardian, opposant de l'ancien Premier ministre britannique, est minimale.</i></li>
</ul>
<br />
Ce genre de fausses nouvelles montre à quel point il y a, de la part des médias, un désir d'anticipation (sans vérification) sur n'importe quelle bribe d'information négative capable de renforcer l'illusion de lecteurs en manque.<br />
<br />
Cela n'était pourtant pas suffisant ; une vieille histoire courait sur elle, datant de son appui à la campagne électorale de McCain de 2008, une demande tout à fait légale, parce que prévue par la loi de l’État de l'Alaska. <br />
Il s'agissait de fournir la quasi-totalité des courriers électroniques se rapportant à son poste de gouverneur de l'Alaska. Rien de surprenant, en pleine campagne de 2008, l'idée du camp démocrate était de plomber définitivement la candidature de McCain en démontrant qu'il avait choisi comme vice-présidente une personne fragile et peu expérimentée. <br />
Que le fait que le candidat démocrate, Barack Obama, soit sénateur, c'est à dire possédant une expérience radicalement inférieure dans l'exercice d'un pouvoir exécutif à un gouverneur, ne dérangeait visiblement personne dans la demande de confirmation de compétences au sujet de Sarah Palin. Mais peut-être que les bons états de mère au foyer disqualifient sérieusement pour une candidature à un poste suprême, du moins, dans l'imaginaire démocrate.<br />
<br />
Ces derniers jours, après une longue procédure juridique, les courriers furent finalement livrés. L'opération fit la une des journaux anglo-saxons en ligne. Pratiquement tous les médias d'importance furent présents pour réceptionner les 24000 courriers (13.000 seulement de Sarah Palin, car il faut inclure pour en comprendre les échanges ceux de ses correspondants.)<br />
<br />
La machine, version tribunal de Salem, se mit de suite en marche, et parmi les plus prestigieux magistrats l'on trouvait rien moins que : le New York Times, le Washington Post, le Los Angeles Times et le Guardian qui mirent progressivement en ligne les courriers à disposition du public et demandèrent aux internautes de se plonger dans cette masse documentaire, afin que la moindre information capable de déstabiliser ou de compromettre Sarah Palin ne puisse échapper à l'enquête.<br />
Dès vendredi soir ces grands journaux et leurs confrères, une trentaine au total, lancèrent la traque en Une sur le Web.<br />
Un exemple, le Guardian, en réponse à de nombreuses demandes de leurs lecteurs britanniques, qui ne comprenaient pas l'attention que leur journal favori portaient à la figure mineure de Sarah Palin, disposa un bouton à droite pour qu'ils puissent accéder à une version en ligne exempte de l'affaire des e-mails de Sarah Palin, puisque cette dernière couvrait l'espace de la première page.<br />
<br />
Au bout d'un long week-end de Pentecôte, les résultats ne se firent pas attendre et l'annonce du scoop tant attendu disparut des premières pages. Il n'y eut aucune descente de l'esprit de revanche. Les chasseurs revinrent bredouilles.<br />
Les courriers électroniques de Sarah Palin se révélèrent bien moins croustillants que les célèbres Wikileaks de la diplomatie américaine, pire, ils la montraient sous le jour d'une jeune personne, bosseuse, fraîche et candide, <a href="http://www.washingtonpost.com/politics/sarah-palin-e-mails-shows-hostility-toward-big-oil-as-republican-governor-of-alaska/2011/06/12/AGLP0ASH_story.html">avec un certain sens de l'éthique, notamment dans ses rapports tendus avec les groupes pétrolier</a>s, pas vraiment dépassée, loin d'être incompétente et sans casseroles confirmées à son poste.<br />
<br />
Pendant ce temps, et avec toute cette énergie dépensée, <a href="http://www.washingtonpost.com/national/palin-emails-from-2008-show-she-had-her-eye-on-vp-slot-months-before-being-named-to-gop-ticket/2011/06/11/AGrHHvPH_story.html">une coquille de l'Associated Press</a>, aussi mythiquement précise que notre AFP lorsqu'il s'agit de couvrir le camp dit « conservateur », se glissa dans les nouvelles : Sarah Palin n'avait pas exercé moins de deux ans au poste de Gouverneur de l'Alaska comme il était écrit un peu partout, mais bien plus c'est à dire deux ans et sept mois.<br />
Manifestement, lorsqu'il s'agit de Sarah Palin, il semble qu'il y ait une véritable malédiction de l'information correcte.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-58694972551931445462011-06-07T17:24:00.004+02:002011-06-08T14:19:14.425+02:00iCloud – cher individualiste, vous êtes plus seul et démuni que jamais<b>Maintenant qu'Apple va mettre entre les mains de tous les oublieux du contexte informatique (les neuneus ou newbies) le stockage à distance avec <a href="http://www.apple.com/icloud/">iCloud</a>, on peut s'attendre au basculement d'un second continent de la logique sociale humaine dans le code informatique fait loi, après les relations avec Facebook et Twitter, il s'agit de l'usage et la consommation des œuvres d'agréments ou dites culturelles.</b><br />
<br />
Steve Jobs n'a bien sûr pas inventé le <i><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Cloud_computing">cloud computing</a></i>, mais après avoir arraché à Microsoft le leadership du monde de l'informatique grand public et propriétaire, c'est lui et sa compagnie qui, pour un temps, vont présider à la destinée des masses occidentales et conduire par les fonctionnalités des applications qu'il autorisera ou pas, la façon dont on pourra ou non ce servir de quelque chose qu'on aura produit ou le plus souvent acheté.<br />
<br />
Il y a concrètement un transfert de liberté qui s'opère. Ce que vous possédez est maintenu en place par des gens et des machines dont la maintenance et la rémunération vous sont facturées légèrement, certes, mais le point le plus clair de cette histoire est que dans cet espace, les règles de circulation, de modification, de visualisation des contenus sont entre les mains de ceux que vous avez choisi et avec le protocole et les outils qu'ils seront libres de vous imposer. <br />
<br />
En clair, vous possédez, mais le libre exercice de votre propriété est enserré dans le code d'Apple qui pourra évoluer soit dans le sens commun de vos intérêts partagés avec Apple, dans le meilleur des cas, soit dans l'unique sens des intérêts propres à Apple ou de ses partenaires industriels.<br />
Cela ne se limitera en aucune façon à vos achats, cela impactera aussi vos films et photos de vacances, jusqu'au moindre élément de votre vie que vous leur confierez.<br />
<br />
Toujours rien de nouveau, mais avec la voie choisie par Apple, le monde promis de l'information reste sous la pression des dinosaures de l'époque industrielle. La balle est dans le camp des consommateurs que nous sommes.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-49647496296978158312011-05-26T16:18:00.006+02:002011-05-26T16:32:30.917+02:00eG8 : Interview de Yochai Benkler [transcription française]<div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Traduction d'une interview expliquant la situation et les enjeux fondamentaux de l'Internet de demain, selon Yochai Benkler, Professeur de loi à l'Université d'Harvard et spécialiste reconnus des questions que posent l'émergence de l'Internet dans nos sociétés.</b><br />
<br />
<b>Cette interview vidéo, conduite en anglais par <a href="http://twitter.com/#!/EricScherer">Eric Sherer</a>, est publiée originellement sur <a href="http://meta-media.fr/2011/05/25/eg8-synthese-magistrale-de-yochai-benkler-harvard/">le site de Méta-Média.</a><br />
Elle est aussi <a href="http://youtu.be/ykJcnweXmBI">archivée sur Youtube.</a></b><br />
<br />
<b>Eric Sherer</b> : <i>Pouvez-bous nous expliquez les bases de ce qui se passe dans ce nouveau monde ?</i><br />
<i><br />
</i></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Yochai Benkler</b> : D'abord c'est merveilleux d'être à Paris pendant ce superbe mois de mai, il n'y a pas de meilleur endroit possible pour ce moment de l'année.<br />
<br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;"></div><div style="margin-bottom: 0cm;">Le changement essentiel que l'Internet a apporté est la décentralisation radicale des moyens élémentaires de production de l'information, du savoir et de la culture (traitement, stockage, communication, localisation et détection - téléphones mobiles) qui sont distribués dans l'ensemble de la population.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Donc, pour la première fois depuis le début de la révolution industrielle, les moyens élémentaires de production, et les apports fondamentaux (sens de l'humain, sociabilité, créativité) ainsi que les moyens matériels sont entre les mains de la majorité de la population. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Ce que cela signifie c'est que pour la première fois, ce qui était considéré comme social : l'amitié, la conversation, chanter une chanson... évolue de ce qui était important socialement mais en périphérie de l'économie, vers ce qui est à présent au centre de l'économie.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Il y a douze ans, deux des plus grands économistes mondiaux se sont interrogés sur le cas de Britannica, et ils dirent que le défi le plus grand pour cette encyclopédie, ce qui capture l'essence du défi numérique pour elle, était l'encyclopédie Encarta de Microsoft. « C'est sous forme numérique, cela évolue en permanence, c'est coloré, c'est inséré dans un programme... » Ils ne pouvaient imaginer Wikipedia. </div><div style="margin-bottom: 0cm;">Mais le véritable coeur [de ce changement] c'est Wikipédia : le véritable coeur ce sont des gens qui se réunissent, s'expriment, apprennent, se gouvernent eux-mêmes, et qui créent l'un des plus importants outils d'information pour notre vie commune.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Cela capture l'essence [de ce changement] : nous avons une décentralisation de l'innovation, vous n'avez plus besoin d'appartenir à une grande entreprise pour innover, nous avons une décentralisation de la créativité, vous n'avez plus besoin d'être attaché à un label pour gagner votre vie d'artiste, nous avons une radicale décentralisation (peut-être le plus important) de la participation démocratique. Vous n'avez plus besoin de posséder un journal, une radio ou appartenir à un parti pour agir politiquement.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Donc nous avons une démocratisation de la Démocratie, mais nous avons aussi une démocratisation de l'innovation, de la culture et de la création. </div><div style="margin-bottom: 0cm;">Ceci est la transformation fondamentale que nous sommes en train de vivre, et nous n'avons rien vu de tel depuis le début de la révolution industrielle. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Eric Sherer</b> : <i>D'accord, cela explique-t-il les deux camps que nous voyons ici à Paris au forum eG8 ? Pourquoi cette bataille à ce moment et ici ?</i><br />
<br />
<b>Yochai Benkler </b>: Je pense que c'est l'élément central de cette séparation. Et ce n'est pas une séparation qui est nouvelle. C'est une séparation que nous avons observée dans le monde au moins depuis le début des années 90.<br />
<div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">D'un côté, il y a des entreprises dont le business model a été construit depuis un siècle autour du fait de pouvoir acquérir une grande presse mécanique qui, associée à un réseau de distribution, permet de délivrer un quotidien, une grande radio, une grande chaîne de télévision, un grand satellite... quelque chose qui est très concentré, et alors vous contrôlez les copies issues de ces systèmes et vous vendez de l'accès. C'est le vieux modèle, le modèle du XXème siècle. Nous appelons cela de l'information mais en réalité c'est un modèle industriel.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">De l'autre côté, nous avons le modèle de l'âge de l'information. Et c'est un modèle à la fois pour les acteurs des marchés et pour la société civile : il ne s'agit pas des marchés contre la société civile. Il ne s'agit pas de l'efficacité et de la compétition contre la Démocratie ou la Justice ; il s'agit de ce qui est nouveau, est le futur, est décentralisé, et de ce qui est vieux et qui essaye de garder le contrôle.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">La manière la plus facile de comprendre ce qui se passe, est d'observer l'industrie musicale. L'usage voulait que lorsque vous souhaitiez publier votre chanson, le seul moyen était d'être sous contrat avec un label, car les chansons devaient être inscrites sur des objets physiques [geste avec les mains indiquant les différentes tailles de disques]. Le business model dans son entier est construit autour de la prise de contrôle. </div><div style="margin-bottom: 0cm;">Ce que vous n'avez plus besoin de faire à présent. Un auteur peut avoir son propre site Web, par l'utilisation d'un programme créer une belle chanson, la donner à ses utilisateurs qui peuvent à leur tour l'intégrer dans des mash-ups [...], et ils sont prêts payer pour ce service.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Que reste-t-il alors aux vieilles entreprises ? Ces vieilles entreprises essayent donc de ralentir ce mouvement, elles essayent de réguler les outils informatiques de composition et l'encodage, elles essayent de réguler les fournisseurs de service. Au moment d'Hadopi on a beaucoup parlé du système des trois alertes et de la punition qui suivait, mais l'une des caractéristiques principales d'Hadopi était l'obligation faites à chaque fournisseur de services de piloter leurs utilisateurs. Au fond, vous êtes en train de mobiliser et recruter les fournisseurs de service pour qu'ils deviennent la police. Et donc vous intervenez dans cette architecture de base du réseau pour qu'elle soit plus contrôlée, pour que les modèles d'entreprises du XXème siècle s'y sentent plus à l'abri.</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">D'un autre côté, nous voyons de petites entreprises qui ont d'excellentes idées, qui n'ont pas besoin de beaucoup de capital pour écrire un programme informatique, parce qu'ils savent connecter les gens entre eux, ce n'est pas si coûteux. Tant qu'elles opèrent sur un réseau ouvert, elles ont déjà les ordinateurs, le logiciel qui n'est pas cher à produire, elles peuvent donc commencer à exister et innover. Elles ne sont pas obligées de demander la permission aux opérateurs telecoms ou à d'autres pour pouvoir intervenir. Elles ont la liberté d'innover. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Eric Sherer</b> : <i>D'accord, mais la troisième partie sont les gouvernements et les parlementaires. Comment éduquer ces acteurs ? Parce que ces gens aujourd'hui, comme vous le savez, sont assez illettrés dans le domaine de l'Internet, ils ont besoin d'être éduqués. Si vous coupez le lien entre l'Internet et ces gens, que va-t-il arriver ?</i></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Yochai Benkler</b> : Je pense que ce serait une bêtise de couper ce lien et croire de quelque façon que l'Internet est un lieu d'anarchie qui n'aurait pas de rapport avec les États. Nous sommes tous des êtres humains, nous vivons au sein de nos États. Nos États remplissent des rôles très importants en matière de bien public, de la défense nationale jusqu'à la redistribution sociale, </div><div style="margin-bottom: 0cm;">fournir une sécurité sociale, des filets de sécurité, supporter la recherche et le développement... des biens publics cruciaux. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Nous sommes dans l'obligation d'avoir un dialogue continu, l'idée que l'Internet peut exister en dehors des États est simplement fausse en tant que description. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Nous devons éduquer le législateur, mais je ne crois pas que le problème principal soit leur éducation, particulièrement aux États-Unis sur le manque de compréhension (pour certains c'est un manque de compréhension et nous devons continuer de faire passer le message) ; le problème est en fait la sensibilité à l'argent, ce que nous voyons est une culture globale croissante des grandes entreprises qui deviennent de plus en plus sophistiquées (cela a commencé de manière puissante avec les compagnies américaines, puis le modèle s'es exporté, ce n'est pas ce que l'Amérique exporte de meilleur.) </div><div style="margin-bottom: 0cm;">C'est que vous pouvez commencer à utiliser l'argent pour l'accès et la persuasion. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">Donc, par exemple l'administration Obama est saturée de personnes qui sont de loin les plus au courant des problématiques de l'Internet à un niveau gouvernemental. Et cependant celle-ci est enfermée et limitée dans son action, non par des législateur ignorants, mais par des législateurs qui consacrent leur temps et leur attention à des lobbyistes qui leurs disent en permanence : « voici nos besoins, si vous faites cela nous allons perdre des emplois... » </div><div style="margin-bottom: 0cm;">C'est le principal défi [de cette administration]</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Eric Sherer</b> : <i>Quelle est alors la prochaine étape ? Y a-t-il une possible réconciliation de ces deux mondes ? Qu'arrivera-t-il ?</i></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Yochai Benkler</b> : Je pense que ce que nous verrons c'est une guerre d'usure au fil du temps. Et c'est ce que nous avons vu depuis 15 ans. Des fois les vieilles industries feront un pas en avant, à d'autres moment ce seront les nouvelles qui progresseront. La question cruciale dans un certain sens c'est que se passera-t-il avec l'Internet mobile ? </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">L'Internet mobile vient d'une tradition des téléphones portables qui fonctionnent sur des réseaux contrôlés appartenant à des compagnies et des outils, des objets contrôlés et propriétaires. Si l'Internet mobile l'emporte sur le monde du PC et de l'Internet associé, alors l'âge de l'information par lequel nous avons commencé à embrasser la démocratisation va perdre. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">D'un autre côté, si nous pouvons nous appuyer sur une combinaison des réseaux à très haut débit et du Wifi avec les services de l'Internet, pour aller loin dans la direction d'un réseau ouvert et ubiquitaire, et si nous pouvons obtenir des exigences d'un réseau ouvert neutre, sur le réseau des objets mobiles, nous serons alors de l'autre côté. </div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;">C'est encore trop tôt pour savoir dans quel scénario nous allons aboutir, c'est le cœur du débat pour les cinq années à venir.</div><br />
<b>Eric Sherer</b> : <i>Merci beaucoup, Yochai</i></div><div style="margin-bottom: 0cm;"><br />
</div><div style="margin-bottom: 0cm;"><b>Yochai Benkler</b> : Le plaisir était pour moi.</div>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-62645398739550762872011-05-25T17:13:00.012+02:002011-05-25T17:29:42.967+02:00Jeff Jarvis, une passion anti-française<b>Jeff Jarvis est un acteur reconnu et capte l'attention de beaucoup sur Twitter. </b><br />
<b>La seule chose qui me gêne chez lui, c'est qu'en tant que tard venu sur le réseau, il n'a pas appris la culture du respect de l'étranger, surtout lorsqu'il s'agit des français et de la France.</b><br />
<br />
<b><a href="http://www.buzzmachine.com/2011/05/23/a-hippocratic-oath-for-the-internet/">Voici ce qu'il écrit sur son blog à la suite de son invitation au forum eG8 :</a></b><br />
<br />
<i>"DE PARIS: [...]</i><br />
<i>Je vous écris de la ville où jadis un partenaire et bailleur de fonds de Gutenberg, Johann Fust, a failli être arrêté parce qu'il est venu ici pour vendre des Bibles imprimées. Les libraires de Paris appelèrent la police à son sujet, déclarant qu'il n'y avait d'autre moyen de posséder autant d'exemplaires de la Bible sur soi que de faire appel à la magie noire. Aujourd'hui l'Internet c'est toujours de la magie noire."</i><br />
<br />
Je trouve cette comparaison avec l''obscurantisme outrageante, comme si le bon peuple de Paris et de France avait de la peine à sortir d'un moyen âge caricatural.<br />
<br />
Et ce n'est pas un essai isolé. <a href="http://netsansdetour.blogspot.com/2009/09/please-jeff-jarvis-like-get-some.html">Dans un vieil article de ce blog rédigé dans la langue de Shakespeare</a>, j'avais remarqué en deux occasions dans ses billets, la même propension à jeter l'opprobre sur les français ou la France, alors qu'il n'avait connu de difficultés qu'avec certains représentants de ce peuple, soit avec les éditeurs, soit avec une journaliste du Monde.<br />
Cela devient une lubie.<br />
<br />
Finalement, Jeff Jarvis ne peut s'en sortir que par le conflit lorsqu'il s'adresse aux français, ou parle de la France. Notre sens de la casuistique ne doit pas le faire rire car les limites de son esprit ne l'encouragent pas à intégrer ni prévenir des différences culturelles qui lui paraissent absurdes.<br />
Je comprends ce genre de folie, mais il n'arrivera pas par l'emploi de l'amalgame à faire plier à sa logique des êtres humains qui, bien qu'irrationnels, sont de simples internautes disposant à leur tour de leurs libertés d'action et de pensée.<br />
<br />
Lorsque j'ai découvert l'Internet voici 15 ans, j'ai appris lentement et avec modestie à me rendre compte que les personnes présentes avec qui j'échangeais ne venaient pas forcément de France, qu'elles avaient un autre regard sur le monde, que même au sein de ces frontières des gens qui venaient de métiers différents avaient d'autres attaches et préoccupations que les miennes.<br />
Cette façon de disqualifier sans comprendre est un des écueils du réseau, Jeff Jarvis, grand spécialiste de celui-ci, ne l'a toujours pas intégré.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-21156683577573232672011-05-24T13:57:00.000+02:002011-05-24T13:57:00.437+02:00Restrictions d'eau... Pour qui ? Pourquoi ? Comment ?<b>Une pensée me traverse l'esprit, alors que nous anticipons les effets une probable sécheresse, 42 départements sont placés sous restriction d'usage de l'eau.</b><br />
<br />
Je note d'après <a href="http://www.eaudeparis.fr/page/provenance-de-l-eau?page_id=151">cette carte fournie par un site officiel</a> que les sources de trois départements, l'Yonne, l'Eure et la Seine-et-Marne (Provins, Sens, Fontainebleau, Montreuil-sur-Eure et Verneuil-sur-Avre ) fournissent la moitié de l'eau de Paris.<br />
<br />
<i><a href="http://www.service-public.fr/actualites/00552.html">Ces 3 départements sont dans la liste des 42 départements sous restriction d'usage de l'eau</a>.</i><br />
<br />
Mais Paris qui capte <i>pour la moitié de ses besoins</i> l'eau de ces départements, n'a pas d'arrêté confirmant une restriction d'usage de l'eau, et semble continuer donc de pomper gracieusement l'eau de ses voisins sans avoir à participer à l'effort collectif.<br />
<br />
A quel endroit de mon raisonnement suis-je en train de me tromper ? Existe-t-il un régime de faveur attribué à la capitale ou non ?Unknownnoreply@blogger.com4tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-35396210979543562952011-04-26T20:07:00.002+02:002011-04-26T20:24:25.211+02:00Médias sociaux ou déchetterie ?<b>Les efforts que tout un chacun fait pour alimenter sa propre marque d'égotisme sur le Web, sont parfois vains certes, mais ils ont l'avantage pour ceux qui les suivent de manquer de talent et d'imagination et ainsi de les édifier par leur nullité.</b><br />
<br />
<b>Alors qu'au début de l'Internet on bannissait le comportement des suiveurs sans originalité. Je l'invente à peine c'était une des grandes règles de la netiquette sur les forums. Aujourd'hui nous sommes progressivement envahis d'une pollution de data , d'une pollution "soft", car nous avons si peu à partager d'intéressant de notre vie quotidienne intime ou professionnelle, que tout ce flux de choses anodines pour les autres est balancé sans discrimination sur l'Internet, Facebook, puis Twitter.</b><br />
<br />
L'une des applications les plus éclairantes sur la vie de nos concitoyens est de substituer à l’effondrement de leur vie intérieure, les balises matérielles de leur vie apparente. La fabrique de nano-évènements qu'est Foursquare, le compte média social prétexte que les parents inaugurent pour leur enfant narrant leurs accidents de leur vie rêvée et privée, l'éminente paresse du conseil incompétent, moins éclairé que l'opinion commune, chez Quora, etc. tout ceci contraste vulgairement avec les contraintes intérieures que se posaient les premiers créateurs de site Web : ai-je quelque chose à dire ?<br />
<br />
Je dirais que l'utilisation du Web est devenue si répandue, que le réflexe de se faire connaître, de se signaler pour se signaler, sans ajout de contenu remarquable, prend une teinte immanquablement dérisoire, ringarde. Et si ce n'était déjà pas ridicule, notons à quel point cela a pour effet de polluer les flux Twitter ou Facebook de celles et ceux qui attachent encore un prix à l'expression individuelle.<br />
<br />
Réduire la parole à un pet est certes novateur, mais derrière celà c'est une vision d'une société où la parole est naturellement dévaluée par une forme de chaos matérialiste. La fin d'une certaine idée du vivre ensemble et de la démocratie d'élection populaire, c'est à dire lorsque chacun est en mesure d'apporter son expérience et sa compétence comme une pierre de touche à l'édifice global.<br />
<br />
Terminons sur une note positive, les gens simples ont du génie pour conter qui ils sont, contrairement aux marketeurs, influenceurs, évangélistes, ambianceurs, tous comiques des médias sociaux travaillant à l'anti-social.<br />
La vie quotidienne d'une jeune femme d'aujourd'hui peut parfois provoquer des moments de poésie solitaire comme celui-ci, je doute qu'un seul ait son talent pour la contrainte des 140 caractères :<br />
<br />
<i>"je me suis enroulée dans une couverture devant mon ordi, tel un sushi mal rangé dans le frigo..."</i><br />
<br />
Twitter, pour peu qu'on sache faire le ménage dans ses découvertes et "amis" peut réserver encore quelques bonnes surprises.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-23503586240802699202011-02-23T16:00:00.011+01:002011-03-14T22:07:19.159+01:00Le service de l'Etat, tel qu'il n'est plus envisagé<b>Je viens de tomber sur <a href="http://www.authueil.org/?2011/02/23/1773-qui-decide-de-la-politique-etrangere">un article du brillant Authueil, sur la fin de la politique étrangère de la France, telle que nous l'aimions.</a></b><br />
<b></b><b>Il me semble qu'un nombre de croyances toxiques y sont exposées. </b><br />
<b>Croyances révélatrices de l'incapacité du personnel politique (sur toute l'étendue du spectre droite-gauche, ne faisons pas la fine bouche) à pouvoir trancher les dilemmes que toutes les institutions connaissent aujourd'hui. </b><br />
<b>Car ce n'est pas trancher que de dire qu'on ne peut pas.</b><br />
<b>Regardons de plus près</b><br />
<br />
Lorsque je lis :<br />
<blockquote><i>"Personnellement, j'approuve le tournant diplomatique de 2007. La France n'a plus les moyens d'avoir une politique étrangère de grande puissance. On doit se concentrer sur quelques points forts et arrêter de vouloir intervenir sur tout. J'approuve aussi ce tournant car j'y vois la volonté de mettre fin, du moins de mettre en sourdine, une arrogance française qui nous fait du tort, et qui est justement très bien incarnée par nos diplomates.</i>"</blockquote>Ce que je traduis en substance, c'est que nous, Français, ne sommes pas plus autorisés que d'autres à faire entendre notre voix, ce qui s'entend souvent comme, vous n'êtes plus autorisé à faire entendre votre propre voix.<br />
Et vous n'en avez plus les moyens, l'appel au principe de réalité est touchant considérant la profondeur du portefeuille de français, mais un peu sec. Je traduis encore : <i>"vous, les français, vous souhaitez une politique étrangère dont vous soyez fier, eh bien sachez que mes conseillers d'exceptions et moi, ne pouvons faire mieux que ce que la contribution nationale nous autorise dans ses limites.</i>" on peut rêver mieux comme discours pour perdre 2012, mais il faut avouer que là , nous sommes sur la bonne voie.<br />
<br />
C'est aussi conclure que cette voix n'est pas de la responsabilité de la structure diplomatique, qui a ses chefs, légalement introduits par le suffrage universel. Je comprends que <a href="http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/02/22/on-ne-s-improvise-pas-diplomate_1483517_3232.html">la missive désespérée et anonyme qui a été publiée par le journal Le Monde,</a> est un appel au secours bien maladroit de fonctionnaires désemparés. A ce titre il ne mérite pas un jugement hautain, impérieux.<br />
<br />
Cependant, il ne faudrait pas croire qu'en démocratie comme dans d'autres régimes, tels que la monarchie, la parole du chef soit indépendante du regard collectif ou soit automatiquement légitime lorsqu'elle ne rencontre pas l'assentiment général.<br />
<br />
Les bourdes (car il faut bien appeler un chat un chat) de Michèle Alliot-Marie ne sont pas des espèces sonnantes trébuchantes et elles ont tout fait pour ne pas calmer le jeu ; on peut donc sereinement avancer que dans un ordre inverse, l'intelligence, la subtilité et l'adresse, puissent soulever des montagnes sans bourse délier.<br />
L'incompétence et le rétrécissement de la pensée ne peuvent être considérés uniquement que parce que le service politique manque de moyens et doit faire profil bas en conséquence. Un train ne peut en cacher un autre, et la décision de maintenir un ministre contre vents et marées est aussi de l'ordre de l'incompréhensible pour le peuple : les cotes de popularité en font foi.<br />
<br />
<b>Le parlementaire, le ministre, leurs assistants et conseillers ne délivrent pas un service attendu à la hauteur des moyens attribués. Ce ne sont pas des guichetiers, ce ne sont pas des travailleurs comme les autres, ils ont le droit et même l'urgence de lever le nez de leurs dossiers pour faire face au monde d'une autre façon et avec imagination.</b><br />
Finalement ce que révèlent en choeur les diplomates anonymes et Authueil ne sont que les deux faces d'une même pièce, un service de l’État qui s'auto-dévalorise par ce qu'on y a substitué l'esprit par la quantité d'artiche, blé, brouzouf, pognon en dessous de laquelle <i>"il n'est vraiment plus possible de bosser convenablement."</i><br />
<br />
L'aveu d'impuissance en politique est une faute lourde. Lionel Jospin en a fait la triste expérience. L'aveu de faiblesse jamais car il conserve à tout le moins la capacité de déclencher l'empathie par l'impression de modestie qu'il induit.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-79924949013749612112011-02-16T12:48:00.007+01:002011-03-14T22:07:36.652+01:00Pour en finir avec la netiquette<b>Beaucoup de gens sont timorés sur le Web.<br />
Ce que Nietzsche rangeait sous le terme de paresse dans sa troisième Considération inactuelle.<br />
Non pas la paresse proverbiale de celui qui ne veut pas travailler, mais une paresse dans le sens où l'on ne veut pas s'embêter à critiquer ni porter la contradiction vis à vis de ce qui serait généralement admis comme idées partagées entre êtres humains du même groupe.</b><br />
<br />
Lors des premiers pas sociaux publics sur l'Internet, dans la communication collective,<a href="http://tools.ietf.org/html/rfc1855"> les règles étaient orientées de manière à protéger la personne de son propre verbe</a>, ce qui pouvait lui faire du tort au moment et dans la suite de son expression, tout en lui demandant une écoute large et sans surprise pour qu'il puisse bénéficier au mieux de la diversité de parole et d'opinion et qu'il ne se fabrique pas ses propres tunnels.<br />
La stratégie de base était <i>"be conservative in what you send and liberal in what you receive"</i> ou<i> "soyez conservateur dans le contenu que vous envoyez et libéral dans dans celui que vous recevez."</i><br />
<br />
Il est curieux de voir qu'une culture aussi industrieuse que la culture anglo-saxonne ait pu intégrer cette paresse de l'esprit et la transmettre jusqu'au réseau, car cette stratégie comportementale est peu à peu devenue celle qui régit la compétition intellectuelle en ligne.<br />
Elle s'est transformée en impératif.<br />
Si vous avez tendance à vous écarter de cette paresse, c'est un peu comme si, tout à coup, vous violiez un nombre de règles non-écrites et que vous vous mettiez vous-même hors-jeu.<br />
Et ce n'est pas le cas. C'est uniquement le fait que vous venez de décider de votre progression et que ce à quoi vous attachez le plus d'importance nécessite, pour que vous soyez entendu, que vous vous débarrassiez de vos protections d'usage.<br />
<br />
Un exemple célèbre est la <i><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Flaming_(informatique)">flamewar</a></i> dans laquelle Linus Torvalds est entré pour défendre son enfant intellectuel, le système Linux, et le propulser vers l'universalité de son emploi actuel.<br />
Lorsque personne ne viendra défendre votre identité en jeu, le soin de prendre position de manière claire est la seule ligne de conduite qui rendra votre émancipation possible et vous fera atteindre le point ou votre richesse intérieure, votre unicité, pourra être partagée par tous.<br />
Et ce n'est pas une règle du réseau mais une constante humaine.<br />
<br />
D'un point de vue purement français, nous ne pouvons voir dans cette appréciation des règles de la netiquette qu'une culture de l'hypocrisie. La longue tradition des moralistes français, ceux-là même qui défendaient leur art de vivre et de penser, auraient détesté cette soumission à un verbe détourné qui exclut la franchise et l'audace.<br />
Ce dont à présent nous pouvons nous rendre compte est que cette stratégie comportementale qui soumet le grand nombre à la paresse est le moyen central pour tout un pan de la culture anglo-saxonne de structurer leur histoire au profit des autres.<br />
<br />
Autrement dit, imposer les modalités de partage de l'information et de la connaissance ne sont qu'un moyen de faire progresser ses propres idées chez l'autre et au mépris de ce qui le constitue.Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-34591157024855151042011-02-15T11:57:00.005+01:002011-02-15T12:10:47.985+01:00Google s'attaque démocratiquement aux fermes de contenus<b>L'un des reproches fait à Google ces derniers temps est d'être trop perméable dans ses résultats de recherches à un contenu creux ou de mauvaise qualité. Plus particulièrement les fermes de contenus, où des sites sans grande originalité fabriqués de manière industrielle proposant un contenu sans âme produit par des milliers de pigistes.</b><br />
<br />
Cette manière de faire de l'argent n'est pas innocente car elle rogne petit à petit la pertinence de l'information dans les premières pages des recherches de google et détruit la mise en avant de l'information spécifique rare ou dite de "long tail", celle, par exemple, du blogueur compétent ou expert. Bref, la pépite enfouie au milieu d'une tonne de déchets informatifs.<br />
<br />
Il semble que Google ait décidé sur le problème causé par les fermes de contenus, de ne pas agir sur elles en dégradant manuellement leur <a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/PageRank">pagerank</a>, car il ne s'agit pas là de triche ouverte sur les algorithmes du moteur de recherche, comme le <a href="http://searchengineland.com/new-york-times-exposes-j-c-penney-link-scheme-that-causes-plummeting-rankings-in-google-64529">SEO spamming</a> peut l'être.<br />
<br />
Non, ce sont les utilisateurs eux-mêmes, démocratiquement, qui vont faire leur tri.<br />
<br />
En installant une extension au navigateur Chrome, l'utilisateur va pouvoir bloquer dans la production de ses pages de recherches les sites au contenu indigent sur lesquels il sera malencontreusement tombé.<br />
Au passage, l'accumulation de ces renseignements individuels pourront peut-être permettre à Google de mieux affiner leur stratégie vis à vis des fermes de contenus qui polluent la qualité et la diversité de l'information en ligne.<br />
<br />
De toute façon, il y a déjà les médias sociaux et leurs influenceurs si on tient vraiment à noyer son cerveau dans le répétitif.<br />
<br />
Extensions Google Chrome donc à consommer sans modération à l'adresse suivante :<br />
<a href="https://chrome.google.com/webstore/detail/nolijncfnkgaikbjbdaogikpmpbdcdef">https://chrome.google.com/webstore/detail/nolijncfnkgaikbjbdaogikpmpbdcdef</a>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-10914992593018263672011-02-13T12:46:00.002+01:002011-02-15T12:11:19.280+01:00La charité, justification de la joie"La charité, c'est-à-dire une justification inlassable de la joie d'exister, est le premier devoir de l'homme et le seul qui soit essentiel. Faire de sa vie et de la connaissance de soi une joie permanente - malgré les misères, les noirceurs, les péchés, les impuissances, les désespoirs - voilà un devoir vraiment viril, un devoir de l'homme et de son humanité. Faire de sa vie une victoire ininterrompue sur la mort, sur le mal, les ténèbres, voilà un devoir qu'aucune morale au monde ni aucune société ne peuvent ignorer. La joie d'être vivant, aussi désespérés que soient les marécages de l'âme et ceux des alentours, ne doit pas être confondue avec l'optimisme vulgaire de la simple existence biologique. La joie de vivre dépasse de loin le confort et la santé. Elle n'exclut pas la souffrance, l'agonie et le désespoir - au contraire, elle les implique. Car jouir de la vie n'est rien tant qu'elle ne soulève pas des obstacles et des crucifiements. Les joies dignes de ce nom ont enduré toutes les épreuves et les humiliations propres à l'homme, qui connaît dès lors le rassérènement que donnent le sentiment de la victoire de sa vie, la charité, la certitude de ne plus être le seul, le don qu'on fait aux autres et qui prouve que les autres existent, qu'on a franchi les frontières de son égoïsme, à l'intérieur desquelles naissait la souffrance."<br />
<b><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/Mircea_Eliade">Mircea Eliade</a></b><br />
<b><i>Océanographie</i></b>Unknownnoreply@blogger.com0tag:blogger.com,1999:blog-5867451586840744302.post-80089319294291040372011-01-07T05:51:00.009+01:002011-01-07T12:39:29.200+01:00Le conte de deux introductions en bourse<i><b>Par Umair Haque</b></i><br />
<br />
<table cellpadding="0" cellspacing="0" class="tr-caption-container" style="float: left; margin-right: 1em; text-align: left;"><tbody>
<tr><td style="text-align: center;"><a href="http://2.bp.blogspot.com/_iM_A6IQE0Jc/TSaaUCWTP9I/AAAAAAAAAiE/usZwIlsPNTQ/s1600/google_dutch_auction.gif" imageanchor="1" style="clear: left; margin-bottom: 1em; margin-left: auto; margin-right: auto;"><img border="0" height="320" src="http://2.bp.blogspot.com/_iM_A6IQE0Jc/TSaaUCWTP9I/AAAAAAAAAiE/usZwIlsPNTQ/s320/google_dutch_auction.gif" width="280" /></a></td></tr>
<tr><td class="tr-caption" style="text-align: center;">Enchère hollandaise</td></tr>
</tbody></table>Alors maintenant, vous avez entendu en boucle la nouvelle de la quasi-introduction en bourse de Facebook par la banque Goldman Sachs. Quelle en est la signification plus large? <br />
<br />
Arrêtons-nous, un moment sur ce contraste historique. Lorsque Google réalisa son introduction en bourse, il refusa explicitement de jouer selon les règles de Wall Street - au lieu de cela, il choisit <a href="http://www.zdnet.com/news/want-in-on-googles-ipo/135799">l'émission d'actions</a> dans une vente aux enchères relativement ouverte avec un système d'adjudication à la hollandaise [dutch auction primer.] <br />
<br />
<i>« ... Entre autres choses, Google a lancé un avertissement ferme à des spéculateurs dont l'espoir est de faire de l'argent en revendant rapidement leurs actions, une caractéristique de nombreuses introductions en bourse mouvementées du secteur technologique dans le passé. Au lieu de cela, Google espère placer ses actions de manière à éviter la stratégie typique des banques d'investissement d'une sous-évaluation délibérée des titres - et la volatilité qui s'ensuit souvent. »</i><br />
<br />
<i>« Notre objectif est d'avoir un prix de marché efficace - un prix raisonnable fixé par des acheteurs et les vendeurs informés - pour nos actions au moment de l'introduction en bourse et par la suite » affirme le document de dépôt. « Notre objectif est de parvenir à un prix relativement stable dans les jours qui suivront l'introduction en bourse et que les acheteurs et les vendeurs reçoivent un juste prix dès l'introduction en bourse. »</i><br />
<br />
Pour être <a href="http://money.cnn.com/2004/04/29/technology/googleauction/">encore plus clair</a> :<br />
<br />
<i>« ... Selon son document de dépôt auprès de la SEC, Google semble prêt, désireux même, de commencer sa vie de société cotée en bourse sur le bon pied, en espérant rester à l'écart de certaines conclusions de transactions privilégiées qui ont caractérisé la dernière vague d'introductions en bourse basées sur la spéculation . Au lieu de cela, Google prévoit une vente aux enchères de ses actions pour lever jusqu'à 2,7 milliards de dollars; processus ouvert à tous les soumissionnaires. »</i><br />
<br />
Aujourd'hui, nous avons Facebook – ne remettant pas en cause les règles de Wall Street, mais qui les approuve et y souscrit. La quasi-introduction en bourse de Facebook est un accord passé avec Goldman Sachs pour construire une structure d'accueil par laquelle des investisseurs de haut de gamme peuvent essentiellement acheter des blocs d'actions Facebook.<br />
<br />
Le contraste ne pourrait être plus frappant. Un schéma fermé de structure d'accueil pour un petit nombre de clients, qui contourne les règles de la SEC sur le financement du risque, est l'antithèse de la solution de Google par une adjudication à la hollandaise qui est un système ouvert.<br />
<br />
Tout cela est très révélateur, et nous en dit beaucoup sur la culture de Facebook - et donc, peut-être juste un peu plus sur ses perspectives d'avenir. Google a choisi un système d'enchères ouvert pour son introduction en bourse, car il avait ce que j'appelle dans <a href="http://thenewcapitalistmanifesto.tumblr.com/">mon Manifeste</a> une philosophie. C'est, un ensemble de principes pour la création de valeur durable. La croyance en la démocratie est un des principes de base de Google - d'où le choix d'une adjudication à la hollandaise. <br />
<br />
Les entreprises qui ont une philosophie sont résilientes - elles sont en mesure de surmonter les plus féroces tempêtes, parce qu'elles se concentrent sur une valeur durable, et non pas sur des gains transitoires. Ce que l'opération financière de Goldman Sachs pour Facebook pourrait révéler à l'astucieux observateur de la stratégie est ceci. Facebook n'a aucune philosophie, aucun ensemble de principes directeurs pour créer une valeur durable. Au lieu de cela, il est porté - comme il a été porté – par la construction d'un écosystème extractif abondant en logiques économiques de subprimes et de risques de perte extrême, ne créant pas à l'instar d'autres écosystèmes de valeur qui compte, dure, et croît. Inutile de le dire que là où ces derniers s'épanouissent, sur la base de mesures d'incitations mutuelles qui suscitent des effets d'accélération dans la création de richesses, les premiers sont susceptibles non seulement d'un long et lent déclin - mais aussi d'un rapide et brutal effondrement.<br />
<br />
La différence entre les deux? En un mot : la résilience. Un avantage au XXIème siècle. Le grand défi de Facebook n'est pas d'encaisser, mais c'est plutôt le fait d'encaisser qui démontre avec éclat que le grand défi auquel a à faire face Facebook, comme 90% des entreprises de l'ère industrielle, c'est d'apprendre à créer une « valeur épaisse », une valeur partagée.<br />
<br />
<br />
<div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>[<a href="http://blogs.hbr.org/haque/">Umair Haque</a> est directeur du Havas Media Lab et récent auteur de <a href="http://www.amazon.com/New-Capitalist-Manifesto-Building-Disruptively/dp/1422158586">"The New Capitalist Manifesto: Building a Disruptively Better Business."</a> </i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>C'est un contributeur régulier de la Harvard Business Review où réside un de ses blogs officiels, en bas dans mes références.</i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>Pour en venir à <a href="http://www.bubblegeneration.com/">l'article</a> que je vous ai traduit, c'est une réaction vive et à chaud de ce penseur révolutionnaire qui poursuit sa théorisation du fait que l'entreprise pour survivre au XXIème siècle devra se séparer complètement des ses habitudes industrielles en devenant créatrice de valeur et de richesses induites pour la société, plutôt qu'en ne cherchant qu'à extraire uniquement son bénéfice.</i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>Sa vision de la crise et de la stagnation actuelles repose non sur un effet de domino à partir d'une crise des subprimes, mais sur la faille du sens dans les institutions actuelles.</i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>Note:</i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>Cet article garde son sens, même si depuis sa récente parution, <a href="http://dealbook.nytimes.com/2011/01/06/facebook-on-track-for-i-p-o-questions-for-goldman/?partner=rss&emc=rss">Facebook va quand même réaliser une introduction en bourse officielle pressé par la loi américaine</a>, ce montage n'aura donc pas eu tous les effets voulus pour Marc Zuckerberg.</i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>Eléments de traduction : </i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>Une <a href="http://www.proz.com/kudoz/english_to_french/law_general/1087393-spv.html">structure d'accueil</a> est le terme générique français pour <a href="http://en.wikipedia.org/wiki/Special_purpose_vehicle">SPV</a>, un véhicule financier de nature opaque qui permet dans la finance américaine de choisir ses investisseurs sans avoir recours à une Offre Publique Initiale (introduction en bourse)</i></div><div style="margin-bottom: 0px; margin-left: 0px; margin-right: 0px; margin-top: 0px;"><i>Sur le concept de "valeur épaisse" c'est un concept cher à Umair Haque, "thick value", très bien expliquée avec son pendant négatif, la "thin value" ou "valeur mince" dans <a href="http://blogs.hbr.org/haque/2009/07/the_value_every_business_needs.html">ce post</a> sur la Harvard Business Review. J'y reviendrais dans un prochain billet.]</i></div>Unknownnoreply@blogger.com0