L'iPad... et l'informatique devint punition collective

On a longtemps parlé du travail comme d'une punition. Dans l'informatique de demain, le loisir va devenir la punition, une punition collective et éthique et non pas personnelle. Le souhait de beaucoup de personnes est d'en finir avec la liberté sur le Web et de limiter la liberté d'expression ou d'autonomie de l'utilisateur. Il a fallu un certain temps pour comprendre qu'on faisait des sites professionnels de petite ou de large envergure avec des outils libres ou Open Source, que l'on pouvait adapter à sa convenance.

Bienvenue, ou retour, avec l'iPad dans l'informatique de consommation de masse qui ne laisse pas la porte ouverte à l'échange tant les frontières organiques à cet objet ont été posées avec soin.

Steve Jobs avec son iPad nous parle d'une révolution à venir, celle de la tablette qui va remplacer pour une large part les ordinateurs d'aujourd'hui. Dans ses jeans rapés et ses baskets hors d'âge, vêtu d'un polo noir moulant à col droit, Steve Jobs en compagnie de son look étudié de gouroumaticien (informaticien gourou), veut conduire une large part des masses aisées sur le chemin de l'enfance perdue, de la liberté retrouvée au travers d'une logique plus design qu'ergonomique de la consommation pure mais en oblitérant les capacités de création et de production, de transformation de l'utilisateur.
L'outil n'en est plus un, il est devenu boutique de consommation, physiquement et intellectuellement borné et taillé pour la délivrance immédiate de plaisir. Si Steve Jobs dirigeait un laboratoire pharmaceutique, il inventerait des maux imaginaires pour qu'ils correspondent à ses médicaments en vente.

Rendez vous compte, Steve Jobs a même peur que les Etats-Unis deviennent une"nation de blogueurs", car à l'évidence "nous avons besoin d'éditoriaux" professionnels. Et que l'on va devoir commencer à payer un contenu informationnel qui coûte de l'argent certes, mais dont il ne garantit aucunement la qualité.

Mais on sait dernièrement que Steve Jobs franchit délibérément les règles éthiques en communication, il offre en pâture comme sens et signification aux suicides dans l'usine de son fabricant d'iPad, Foxconn, une réalité sociologique, celle d'ouvriers venant des campagnes et perturbés par leur expérience vie récente dans un milieu urbain. Pour mieux faire saisir son propos il associe la perturbation de ce changement à celui qu'un élève américain sorti de son lycée (High School) provincial ressent lorsqu'il aborde le campus d'une université (College). C'est vrai que la comparaison fait mouche, avec des ouvriers d'une "usine sympa" (sic) travaillant 12 heures par jour et 6 journées par semaine...

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