L'Euro - Une présomption fatale
Lars Christensen |
Une expérience de plus de 20 ans au sein du gouvernement et de la banque et est le fondateur et gérant de Markets and Money Advisory et est Senior Fellow au London Adam Smith Institute.
Vous pouvez rejoindre Lars Christensen sur Twitter, où il est très actif :
@MaMoMVPY
Son blog et l'article se trouvent aux adresses suivante :
http://marketmonetarist.com/
http://marketmonetarist.com/2015/07/12/the-euro-a-fatal-conceit/
Il réagit ici à chaud sur la semaine qui a vu l'affaire du sauvetage de Grèce dans la zone euro rebondir.]
Imaginez que l'euro n'ait jamais été mis en place et que
nous aurions eu à la place des monnaies européennes flottant librement et que chaque pays aurait été libre de choisir
sa propre politique monétaire et fiscale.
Certains pays aurait s’en seraient bien tirés; d'autres mal,
mais croyez-vous sérieusement que nous aurions eu une crise aussi profonde que
celle que nous avons vu au cours des sept dernières années en Europe?
Pensez-vous le PIB Grec aurait chuté de 30%?
Pensez-vous que la Finlande aurait vu une baisse cumulée duPIB plus grande que pendant la Grande Dépression et au cours de la crisebancaire des années 90 ?
Pensez-vous que les contribuables européens auraient eu à
verser des milliards d'euros dans le renflouement des gouvernements d'Europe du
Sud et de l'Est ? Et des banques allemandes et françaises !
Pensez-vous que l'Europe aurait été aussi désunie que nous
le voyons à présent ?
Pensez-vous que nous aurions vu ce genre d’animosité entre
les nations européennes que nous voyons à présent ?
Pensez-vous que nous aurions vu la montée de partis politiques
comme Golden Dawn et Syriza en Grèce ou Podemos en Espagne ?
Pensez-vous que le sentiment anti-immigrant et les idées
protectionnistes auraient été en hausse à ce niveau dans toute l'Europe ?
Pensez-vous que le secteur bancaire européen aurait été
quasi paralysé pendant sept ans ?
Et surtout pensez-vous que nous aurions eu 23 millions de
chômeurs européens ?
La réponse à toutes ces questions est NON!
Nous aurions été beaucoup mieux sans l'euro. L'euro est un
fiasco économique, financier, politique et social majeur.
C’est écœurant et je
blâme les politiciens de l'Europe et les eurocrates pour cela et je blâme les
économistes qui ont échoué à se prononcer contre les dangers de l'introduction
de l'euro et ont donné à la place leur appui à un projet tellement insensé économiquement,
que cela ne pouvait être envisagé que par
le type de personnes que l'historien britannique Paul Johnson a appelé "intellectuels" .
Et ne dites pas que vous n’étiez pas au courant. Milton
Friedman vous avait prévenu que l'intégration monétaire à marche forcée provoqueraitla désunion politique et serait un désastre économique. Il avait bien sûr
raison.
Bernard Connolly qui a écrit le livre "The Rotten Heartof Europe" (Le cœur pourri de l’Europe) a mis en garde contre ce qui se passe
exactement en ce moment. Personne n’a voulu écouter. En fait Bernard Connolly a
été limogé de la Commission européenne en 1995 pour avoir dit ce qu’il pensait.
Le limogeage désolant de Bernard Connolly est révélateur du
manque de débat sur les questions de politique monétaire en Europe. Toute
opposition au « Projet » est réduite au silence. Le « plus grand
bien » ne connait pas de préséance.
Il y a eu des référendums sur l'adoption de l'euro que dans
quelques pays. Au Danemark et en Suède, les électeurs ont eu la sagesse d'aller
contre les «ordres» de l’establishment. En conséquence, les deux pays s’en trouvent
mieux aujourd'hui que si l'électorat avait suivi la volonté de l'élite et voté "oui" à l'adoption de l'euro.
Il est facile de comprendre la frustration des électeurs
européens. On leur a menti. Malheureusement, le résultat est que les électeurs
à travers l'Europe sont maintenant contents de voter pour des partis comme le
Front National , l'UKIP , Podemos et Syriza . Je vous demande, les enthousiastes de l'euro – c’est que vous
vouliez?
Je peux seulement dire que je peux comprendre la colère de
la population grecque pour sept années de difficultés économiques et sociales,
et je peux aussi comprendre que les contribuables de la Finlande ne veulent pas
payer pour encore un autre plan de sauvetage dénué de sens de la Grèce. Mais vous ne devriez pas vous
blâmer les uns les autres. Vous devriez blâmer les politiciens européens qui
vous ont amené dans la zone euro.
Blâmer les eurocrates qui n'ont jamais compris la maxime de
Hayek dans son grand livre "The Fatal Conceit" (La présomption fatale) :
"La tâche curieuse de l'économie est de démontrer aux hommes combien peu ils savent vraiment à propos de ce qu'ils imaginent pouvoir concevoir. "
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