Le principe du don sur l'Internet
L'intérêt d'un réseau peut se résumer à une seul terme : le partage.
Ce que vous ne faites pas, ce que vous ne savez pas, d'autres peuvent s'en charger à votre place . C'est en cela que nous sommes tous misérables au sens pascalien du terme. Nos contributions sont infimes en regard de l'effort général, mais restent irréductibles.
Cependant, ces dons, aussi misérables soient-ils, se nullifient lorsqu'ils sont redondants ou inutiles, où lorsqu'ils maintiennent le spectacle sans signification.
Dans la grande période des forums sur Internet, les membres d'AOL (on pourrait parler des membres de Facebook d'aujourd'hui) avaient assez peu conscience de la netiquette, netiquette des forums Usenet qui mettait l'accent sur la qualité des échanges : par exemple, ne pas poster la même idée ou poster de manière inutile un message donnant son accord total à ce qui précède.
Cette inutilité est devenue proverbiale ; elle est une des composantes même de la peep culture ; la culture du faire parler de soi à tout prix, pour se regarder sur Internet comme dans un miroir, celui insouciant des autres, auxquels nous rendons la pareille par simple courtoisie de façade.
D'où l'effet de larsen lancinant créé par ces miroirs qui se regardent l'un dans l'autre pour créer une forme de vide en suspension dans lui-même.
Cela est naturel ; un des effets de l'existence des réseaux a été la décroissance du coût de la parole dans les tuyaux informatiques ; l'encombrement technique n'est plus un argument valide comme au temps de Usenet, face au bavard industriel qui bloque l'écoute des autres par son propre babillage.
Nous faisons semblant d'écouter les autres qui, en retour, nous le savons bien ne nous écoutent pas pour autant.
Le don et le partage sont intéressants lorsqu'ils sont orthogonal à l'offre en cours.
Cette idée du partage ou de la mise en commun est en synergie avec le mouvement global d'externalisation de la mémoire de l'être humain ; les références communes, scientifiques, historiques, techniques, etc. sont à disposition dans un coin immatériel de ce corps plastique qu'est le Réseau.
La qualité du don n'est pas proportionnelle à la taille ni au poids d'information. Une correction orthographique purement anonyme sur Wikipedia est aussi pleine de sens que le geste d'apporter de l'eau à une plante dans la vie réelle. Il est impossible de se dire qu'on a mal agi. Et on n'y rattache aucune gloire particulière.
C'est ce qui gêne à l'extrême les tenants de la culture télévisuelle ou de la communication politique ou entrepreneuriale moderne : la gloire tant recherchée n'est pas efficace socialement sur le Réseau.
C'est plutôt l'inverse qui se produit : elle est son bruit, son divertissement (toujours au sens pascalien) et reste molle car sans substance mais sans être injustifiable à priori.
Le seul danger, c'est qu'elle peut se révéler être un puits d'inefficacité pour ces organisations qui n'ont pas une approche cohérente et sincère du réseau, c'est à dire en considération de là où se situent les intelligences : à ses extrémités.
Et combien il peut être dur à l'orgueil de ces institutions de n'être plus au centre de toutes choses.
Ce que vous ne faites pas, ce que vous ne savez pas, d'autres peuvent s'en charger à votre place . C'est en cela que nous sommes tous misérables au sens pascalien du terme. Nos contributions sont infimes en regard de l'effort général, mais restent irréductibles.
Cependant, ces dons, aussi misérables soient-ils, se nullifient lorsqu'ils sont redondants ou inutiles, où lorsqu'ils maintiennent le spectacle sans signification.
Dans la grande période des forums sur Internet, les membres d'AOL (on pourrait parler des membres de Facebook d'aujourd'hui) avaient assez peu conscience de la netiquette, netiquette des forums Usenet qui mettait l'accent sur la qualité des échanges : par exemple, ne pas poster la même idée ou poster de manière inutile un message donnant son accord total à ce qui précède.
Cette inutilité est devenue proverbiale ; elle est une des composantes même de la peep culture ; la culture du faire parler de soi à tout prix, pour se regarder sur Internet comme dans un miroir, celui insouciant des autres, auxquels nous rendons la pareille par simple courtoisie de façade.
D'où l'effet de larsen lancinant créé par ces miroirs qui se regardent l'un dans l'autre pour créer une forme de vide en suspension dans lui-même.
Cela est naturel ; un des effets de l'existence des réseaux a été la décroissance du coût de la parole dans les tuyaux informatiques ; l'encombrement technique n'est plus un argument valide comme au temps de Usenet, face au bavard industriel qui bloque l'écoute des autres par son propre babillage.
Nous faisons semblant d'écouter les autres qui, en retour, nous le savons bien ne nous écoutent pas pour autant.
Le don et le partage sont intéressants lorsqu'ils sont orthogonal à l'offre en cours.
Cette idée du partage ou de la mise en commun est en synergie avec le mouvement global d'externalisation de la mémoire de l'être humain ; les références communes, scientifiques, historiques, techniques, etc. sont à disposition dans un coin immatériel de ce corps plastique qu'est le Réseau.
La qualité du don n'est pas proportionnelle à la taille ni au poids d'information. Une correction orthographique purement anonyme sur Wikipedia est aussi pleine de sens que le geste d'apporter de l'eau à une plante dans la vie réelle. Il est impossible de se dire qu'on a mal agi. Et on n'y rattache aucune gloire particulière.
C'est ce qui gêne à l'extrême les tenants de la culture télévisuelle ou de la communication politique ou entrepreneuriale moderne : la gloire tant recherchée n'est pas efficace socialement sur le Réseau.
C'est plutôt l'inverse qui se produit : elle est son bruit, son divertissement (toujours au sens pascalien) et reste molle car sans substance mais sans être injustifiable à priori.
Le seul danger, c'est qu'elle peut se révéler être un puits d'inefficacité pour ces organisations qui n'ont pas une approche cohérente et sincère du réseau, c'est à dire en considération de là où se situent les intelligences : à ses extrémités.
Et combien il peut être dur à l'orgueil de ces institutions de n'être plus au centre de toutes choses.
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