L'Internet s'analyse sous l'angle des usages et non de la consommation
Le dernier sondage de BVA commandé par Orange sur le rôle d'Internet dans la distribution des biens culturels est le prototype de l'étude qui avance des questions orientées par le schéma mental de ceux qui les posent.
Et les réponses, si elles peuvent apparaître surprenantes, ne le sont pas à la réflexion.
La vision de l'Internet comme une boutique pour les biens culturels est erronée. Si l'on remonte au développement fulgurant du Réseau, celui-ci fut avant tout dédié au partage et à l'échange de travaux entre scientifiques. D'abord avec la structure Usenet ou celle des forums, puis par le Web.
Le Web n'a pas été conçu pour la vente et la proposition de services mais comme une plate-forme documentaire distribuée, volontairement débridée dans le souci d'indexation, pour pouvoir accueillir de plus en plus de contenus d'origine et de nature diverses et à un rythme élevé.
Donc, lorsque l'on pose la question suivante :
Pour vous, les nouvelles technologies (internet, téléphone mobile, MP3…) ont-elles favorisé l’accès à la culture de manière importante ?
Il est assez évident que oui, car ce mouvement de mise en commun de la pensée sous le signe du partage et de l'échange a évidemment favorisé l'accès à la culture de tous.
Là où il faut ne pas se tromper, c'est que l'on ne peut parler à ce sujet de "gratuité."
Les mécanismes de circulation de la valeur ainsi que sa nature dans les réseaux sont souvent ignorés ou mal définis par les schémas mentaux de notre ancien monde industriel.
Premier exemple : la personne qui met à jour certains articles de Wikipédia, qui produit des articles de blogs, qui met à disposition une veille sur Internet, ne le fait pas gratuitement : le temps et l'effort qu'elle y passe y a bien été dépensé. En retour, son travail a créé de la valeur pour toute la société et elle bénéficie aussi du travail des autres.
Comme un jardinier arrose ses plantes et s'occupe de son jardin, plus personne n'ira dire aujourd'hui que parce qu'il ne vend pas en boutique le fruit de son travail, que celui-ci est inutile ou gratuit.
Autre exemple : les services de socialisation tels que Facebook, ou Twitter, ne sont pas gratuits, ils donnent l'impression que l'on ne délie pas sa bourse, mais ces entreprises se paient et se paieront de plus en plus sur les données laissées par leurs utilisateurs.
L'Internet nous appelle seulement à découvrir ou à préciser ce que nous entendons par richesse ou valeur, qui existe bel et bien, mais ne s'exprime pas directement en monnaie.
Maintenant, sur une autre question :
Pour quel(s) type(s) de contenus culturels sur internet êtes-vous prêt à payer ?
44 % des français répondent "aucun."
Là encore il ne s'agit pas de la part du public d'une demande de gratuité, c'est que suivant le développement massif et majoritaire des usages de l'Internet beaucoup de gens ont intégré le fait que le Web n'est qu'accessoirement une plate-forme de distribution commerciale.
L'essentiel de la vie sur le réseau est consacrée aux échanges, elle est naturellement plus efficace dans la mise à disposition commune, et ceci en dehors de tout a priori idéologique. C'est purement une question d'usage. Ce n'est pas pour rien que l'on a toujours parlé et que l'on parle encore d'utilisateurs du réseau et non de consommateurs (qui est en l'occurence un terme impropre.)
Je veux dire que même un vieux libéral est capable de comprendre cela et d'en profiter, tellement cela tombe sous le sens.
Et les réponses, si elles peuvent apparaître surprenantes, ne le sont pas à la réflexion.
La vision de l'Internet comme une boutique pour les biens culturels est erronée. Si l'on remonte au développement fulgurant du Réseau, celui-ci fut avant tout dédié au partage et à l'échange de travaux entre scientifiques. D'abord avec la structure Usenet ou celle des forums, puis par le Web.
Le Web n'a pas été conçu pour la vente et la proposition de services mais comme une plate-forme documentaire distribuée, volontairement débridée dans le souci d'indexation, pour pouvoir accueillir de plus en plus de contenus d'origine et de nature diverses et à un rythme élevé.
Donc, lorsque l'on pose la question suivante :
Pour vous, les nouvelles technologies (internet, téléphone mobile, MP3…) ont-elles favorisé l’accès à la culture de manière importante ?
Il est assez évident que oui, car ce mouvement de mise en commun de la pensée sous le signe du partage et de l'échange a évidemment favorisé l'accès à la culture de tous.
Là où il faut ne pas se tromper, c'est que l'on ne peut parler à ce sujet de "gratuité."
Les mécanismes de circulation de la valeur ainsi que sa nature dans les réseaux sont souvent ignorés ou mal définis par les schémas mentaux de notre ancien monde industriel.
Premier exemple : la personne qui met à jour certains articles de Wikipédia, qui produit des articles de blogs, qui met à disposition une veille sur Internet, ne le fait pas gratuitement : le temps et l'effort qu'elle y passe y a bien été dépensé. En retour, son travail a créé de la valeur pour toute la société et elle bénéficie aussi du travail des autres.
Comme un jardinier arrose ses plantes et s'occupe de son jardin, plus personne n'ira dire aujourd'hui que parce qu'il ne vend pas en boutique le fruit de son travail, que celui-ci est inutile ou gratuit.
Autre exemple : les services de socialisation tels que Facebook, ou Twitter, ne sont pas gratuits, ils donnent l'impression que l'on ne délie pas sa bourse, mais ces entreprises se paient et se paieront de plus en plus sur les données laissées par leurs utilisateurs.
L'Internet nous appelle seulement à découvrir ou à préciser ce que nous entendons par richesse ou valeur, qui existe bel et bien, mais ne s'exprime pas directement en monnaie.
Maintenant, sur une autre question :
Pour quel(s) type(s) de contenus culturels sur internet êtes-vous prêt à payer ?
44 % des français répondent "aucun."
Là encore il ne s'agit pas de la part du public d'une demande de gratuité, c'est que suivant le développement massif et majoritaire des usages de l'Internet beaucoup de gens ont intégré le fait que le Web n'est qu'accessoirement une plate-forme de distribution commerciale.
L'essentiel de la vie sur le réseau est consacrée aux échanges, elle est naturellement plus efficace dans la mise à disposition commune, et ceci en dehors de tout a priori idéologique. C'est purement une question d'usage. Ce n'est pas pour rien que l'on a toujours parlé et que l'on parle encore d'utilisateurs du réseau et non de consommateurs (qui est en l'occurence un terme impropre.)
Je veux dire que même un vieux libéral est capable de comprendre cela et d'en profiter, tellement cela tombe sous le sens.
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