Un Obama pile et un Obama face

Excellent suivi global des enjeux du G20 par le site dedefensa.org. On peut faire pire en se confiant à un article par ci ou par là picoré.
D'un superbe billet sur la remise en question de l'hégémonie du dollar par les autorités chinoises, qu'il faut lire et relire, je vous livre le passage suivant qui résume l'ambigüité actuelle d'Obama et de son administration.
"Il y a une espèce de dichotomie antagoniste entre l’équipe de sécurité nationale d’Obama, dont Obama serait plus proche par l’état d’esprit, et son équipe économique, notamment Summers (surtout) et Geithner. D’une façon plus générale, il apparaît plus difficile à la psychologie américaniste d’envisager, encore moins d’accepter une modification au rôle du dollar, une simple adaptation relative de sa puissance, un passage à une hégémonie partagée pour installer une certaine stabilité dans le système, qu’une réduction de son hégémonie militaire et de son influence politique, d’ores et déjà en cours d’exécution. Si l’on veut, il serait plus facile de réduire les ambitions du complexe militaro-industriel que celles de Wall Street."
Premier couac d'Obama, relevé par Umair Haque, qui note le traitement différent de la crise entre la finance respectée dans son autonomie, et le secteur automobile mis abruptement sous tutelle. Deux poids, deux mesures, car une fois encore, c'est l'économie réelle qui doit obéir, la finance trouvant pour l'instant un relais superbe au sein de l'administration américaine.
Les préoccupations de l'Europe continentale ainsi que celles de la Chine sont plus orientées sur les investissements et l'augmentation des contrôles sur le secteur financier, donc de la possibilité d'utiliser la crise pour opérer un changement de nos habitudes et cultures, c'est une orientation politique.
Obama semble ne pas avoir encore pris la mesure de l'étendue de la révolution des esprits à laquelle nous assistons, puisqu'il semble continuer, pour des raisons de crédibilité interne, de donner un supplément de vie à cet ancien monde où l'hégémonie financière anglo-saxonne dictait la manière de penser.
Pour l'instant ce n'est pas "yes, we can" mais "no, we will not."

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