Le printemps arrive, l'humeur est au rendez-vous
Sur la place de l'Opéra, hier soir, un défilé de robes et de bicornes. Bal de Polytechnique. En lieu et place d'un serrement de coeur, un frisson sur la nuque ; les mêmes il y a dix ou vingt années, sont ceux qui nous ont pété la cabane financière d'aujourd'hui. Dans les journaux anglo-saxons, récemment, des appels à la conscience éducative ont été lancés à propos du célébrissime MBA d'Harvard.
Cette crise a définitivement fait évoluer nos repères quotidiens. Les marques, mêmes et surtout institutionnelles, apparaissent comme suspectes : et pourquoi devrais-je dépenser 60 cents de plus pour un double litre de regular coke ? A présent, je trouve cela indécent d'être plongé dans un mode de consommation qui me force par le contenu du caddie d'afficher un statut. J'aurais même honte de ne pas pouvoir me contenter de l'essentiel, de ne pas faire comme mes concitoyens preuve de solidarité dans une juste austérité. Dans les rues, les 4x4 sont regardés avec une légitime suspicion, sur la perception de leur signature carbone exagérée ainsi que l'espace matérialiste et physique qu'ils occupent sur la route ou les places de parking.
Alors ce qui m'aurait apparu comme une jolie fête traditionelle, un peu surannée, pittoresque, me semble soudain être un spectacle aussi comique et grinçant qu'un défilé de Hummers à Calcutta. Heureusement, le printemps arrive. La douceur de l'air parisien m'a ravi.
Un bon moment passé sur le perron de la maison à respirer l'air frais, je viens de vider le grenier. J'ai envie de serrer la main d'un rappeur peace, la vie est belle...
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