Etats-Unis : l'activisme conservateur a comblé son retard sur le Net

Pour tenter de limiter le pouvoir d'Obama, il y eut les campagnes de courriel pour rassembler d'autres militants, comme pour diffuser un nombre important de rumeurs sur la réforme de la santé. Lors de Town Hall meetings qui furent de véritables pièges pour les députés et sénateurs démocrates, des cameramen amateurs fournirent aux mainstream medias les images les plus virulentes par le biais de Youtube, la presse vidéo se servit sans bourse délier.
Au contraire de ce que l'on peut imaginer, la pression réelle ne vient pas vraiment de Fox News qui, de toute façon, n'attire le public électoral indépendant qu'à 22% mais d'une organisation qui est devenue depuis la dernière manifestation réussie du 12 septembre le coeur de la contestation anti-Obama : FreedomWorks.

Deux articles, l'un du Guardian, l'autre du Temps, montrent que le mouvement grassroot monté par Obama lors de son élection et mis en action par l'Internet, fut analysé et reproduit par cette association conservatrice.
Il ne s'agit pas que d'un site comme point central, mais d'un réseau d'information sur le Web, d'une page Facebook et surtout d'une adresse Twitter, cette dernière relayant les dernières annonces d'évènements, remerciements, articles, communiqués de presse. Au coeur de ce dispositif, un professionnel de l'activisme de 27 ans, Brendan Steinhauser.
En l'espace d'une dizaine de mois, le mouvement conservateur refait donc surface, après la défaite de McCain aux présidentielles. Un sticker pour donations sur le site permet à l'instar du site de campagne d'Obama, à FreedomWorks, de pouvoir se financer à hauteur des 4/5èmes des 8 millions de dollar de budget annuel. Freedomworks annonce une structure pyramidale qui agit sur un réseau global de 800000 personnes, leurs objectifs n'étant pas seulement d'enrayer la réforme de la santé mais aussi de stopper les projets d'Obama sur la réduction du CO2.

On voit se profiler ce qui demain pourra devenir aussi une véritable guerre d'opposition en France, avec un terrain mobilisé et animé par les possibilités des réseaux sociaux du Web. Sur le long terme, surement un effet d'affolement des médias classiques et pourquoi pas le dépassement en efficacité de vieilles formes telles les jeunes populaires et autres jeunesse socialiste, qui, par la créativité, rassemblera des personnes de tous les âges, ponctuellement, pour des opérations de terrain. Peut-être que quelques unes des futures grandes carrières politiques s'offriront à celles ou ceux qui auront eu le courage de bâtir puis de mettre en action ces passerelles populaires.

Faisons même un peu de Science-fiction, le militantisme pourrait être enfin rétribué à sa juste valeur, celle du terrain, en distribuant des points d'attentions, telle une monnaie virtuelle à chaque militant en regard de son temps investi et de ses missions. Capital de points accumulés qui permettra de s'adresser par la suite en priorité à l'un de ses élus pour activer une démarche de résolution d'un problème quotidien, ou gagner une aura ou un droit de parole particuliers au sein du parti. Une méritocratie de l'action politique en quelque sorte.

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