Une querelle médiatique pour les historiens du futur

Franchement, je ne vois pas de propos racistes tenus par Brice Hortefeux lors des prises de photos avec le public, lors de l'université d'été de l'UMP. Et je trouve dommage que lors de ce passage vidéo  plein de rires et de bonhommie on se mette à condamner une phrase ambigüe (attention, ambigüe, même si c'est un défaut de communication, veut simplement dire à double ou plusieurs sens).

C'est vrai que cette phrase prise hors de ce contexte jovial, peut soit faire grincer des dents car elle soulignerait un anti-communautarisme de la part de Brice Hortefeux, soit apparaître comme parfaitement normale, trait d'humour relié à la pression insistante, dans le dos, de la délégation auvergnate, qui n'a pas eu son quota d'attention et de photos.

C'est une question de regard, soit on est sensible à la question communautaire et dans ce cas on est forcément offusqué, puisque toute réflexion ambigüe devrait provoquer la punition, soit on est républicain et on passe son chemin sans remarquer l'exploitation politique qui pourrait être fait de cette ambigüité.

C'est une question importante et difficile à trancher dans l'absolu ; il faut choisir, a priori, entre deux voies, l'une qui amène au renforcement de la séparation psychologique entre communautés sous prétexte d'un bien universel qu'il faudra un jour quand même décrire pour voir s'il débouche sur le bonheur attendu, l'autre, l'acceptation d'un système réel et imparfait, la république, qui est amenée à statuer en permanence pour le bien commun au-dessus des intérêts communautaires, donc culturels et religieux.

[Edit 12/09/2009 14:17 ] Un autre aspect de cette querelle. Un excellent article de Versac sur Slate.fr qui mérite plus d'une lecture, car il est un peu sec et doit être adapté et nourri de votre propre réflexion. Très bien vues de la part de Dominique Wolton sur l'antenne de RTL, les deux remarques suivantes : la première, ce n'est pas l'Internet qui a "buzzé" cette vidéo, mais bel et bien la puissance encore subsistante des médias traditionnels, la deuxième, cette affaire est une nouvelle fois l'apparition d'un journalisme poubelle qui se repaît d'image volées et instrumentalisées hors contexte. Dommage pour Le Monde qui paraît-il nous avait habitué à une autre hauteur du débat politique

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