Segolene Royal choisit le ricanement et le mépris puis invente le réel-populisme

Dans sa dernière adresse et parlant de son essai de site qui a explosé en plein vol et dévoilé la fragilité de son isolement, à l'instar de François Bayrou, des appareils politiques traditionnels, Ségolène Royal a défendu son goût et piétiné en passant la profession du Web.
Le rejet du travail et de l'expertise sur le Web et donc de milliers de personnes à travers la France, qui pratiquent avec goût et dynamisme, ce n'est bien sûr qu'un maigre prix à payer en regard de l'orgueil personnel de l'animal politique et, pour une fois, au lieu de dramatiser sur de méchants politiques ou journalistes de renom, sa foudre victimaire s'abat sur une partie de celles et ceux qui avaient soutenu son effort de communication participative pendant plus d'une année entre 2006 et 2007, pour l'élection présidentielle.

"Mieux, nous avons réalisé des économies, car ce nouveau site coûtera en fonctionnement 12 fois moins cher que le précédent, et près de 100 fois moins que le tout premier. Nous réalisons également une économie de charges salariales de 62 000 euros par ans, grâce à l’engagement de militants bénévoles."

C'est vrai, que savent-ils faire ces gens du Web en rapport des bénévoles ? Entre autres, ils savent faire un lien et tester s'il fonctionne. Il m'a suffit de cliquer sur le lien "Rétablir la vérité" pour tomber sur la fenêtre suivante.



Dommage, cela rend toute une partie du site "Désirs d'avenir" invisible aux internautes.

En revanche, Ségolène Royal a bien compris comment on pouvait réaliser une sortie honorable après un fiasco : un véritable happening hebdomadaire sera le renouvellement du fond d'écran de la "splash page" (page d'accueil globale à l'ancienne) qui sera changée sur proposition des comités locaux. Nous allons donc progresser de semaine en semaine sur le ricanement de la laideur qui ne cachera plus son mépris pour le Web, un mépris estéthique.



Pour mieux cacher son amateurisme sur le coup, la stratégie est donc de célébrer l'amateurisme global comme compétence. C'est à dire de se rapprocher d'une base qui serait valorisée car non-experte (chacun l'est pourtant dans son métier) pour la transformer en victime sociale, celle-ci d'autant plus intéressante qu'elle se croit victime puisque cette population va servir à faire baisser ses couts de promotion (sic) de son mouvement - sa fragilisation la rend corvéable à merci sur le plan de l'investissement politique. Mépris éthique, donc.

Ségolène Royal retrouve donc sa forme combattante et sa capacité d'innovation dans le champ militant, en inventant pour une France extrêmement bien connectée, le réel-populisme. Dans les années qui vont précéder 2012 les dégâts de précarisation vont devenir "in" et représenteront le "nec plus ultra" du conservatisme social.
Il va lui falloir figer cette photographie, tant pis pour celles et ceux qui avancent, travaillent à meilleur monde, recherchent leur voie dans cette complexité ou s'inscrivent dans la diversité des nouveaux métiers.

Déjà la France est en train de se dédoubler économiquement avec d'un côté une véritable économie parallèle, locale et associative, dans les campagnes et les cités, qui n'a plus que les ressources que de coûter à l'Etat de par les nécessités de survie, de l'autre le monde classique qui a encore les moyens ou la position de soutenir l'effort que réclame le poids des taxes.

Le danger de ce "réel-populisme" est de diviser puis de tirer psychologiquement vers le bas un pays qui dispose de réelles compétences qui ne devraient pas être employées à des fins de prise de pouvoir d'une leader d'opinion.
Le "réel populisme" risque en fait de devenir la marque d'un certain conservatisme national populaire, brisant la foi et l'espoir dans un avenir meilleur, en encerclant par le ricanement ou le mépris la fin et l'objet de tout progrès.

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