Twitter : une roue de l'information

Deux manières de voir Twitter. Celle du consultant mass média ou marketing, celle du stratège réseau ou technologiste. 
La première est d'y voir une exploitation immédiate, celle d'un produit fini, d'un média achevé ou d'un monde clos, qu'on y branche Seesmic Desktop ou Tweetdeck pour se faire aider, c'est la vision la plus commune. 
La seconde est d'observer ce curieux moteur de messages ou de notes minimalistes, de prendre la distance et la profondeur nécessaire à l'apparition de la créativité, pour tenter d'imaginer son augmentation ou son "humanisation" en se demandant ce que l'on peut construire autour, comme on le ferait avec une brique de Lego.

La majeure partie des articles est centrée sur l'usage auto-évident, celui de caisse de résonance virale, d'apporteur de trafic, de constat de célébrité. Twitter est en effet comparable à une salle de marché de l'information, où tout le monde, du petit au gros usager est en fait un petit porteur qui échange et recycle avec les autres. Ces visions conduisent à un regard critique aujourd'hui car les gens qui y prêtent intérêt par ce biais, sont condamnés à porter leur eau par eux-mêmes. Un usage qui constate rapidement ses limites, comme le link journalism à la main sur son agrégateur occupe les nuits de veilleurs passionnés à parcourir des milliers d'entrées.
Cette utilisation de l'Internet et des réseaux n'est pas naturelle et va à contre-sens de l'esprit de la chose, car elle renforce chez ceux qui s'y prêtent le sentiment d'usure et la fatigue de soi, dans un défi permanent d'attention contre la machine.

L'usage intelligent de Twitter est celui en input du lâcher de ballons : publier sans frein, s'associer rapidement avec d'autres sans se poser nécessairement des questions de formalisme ou de courtoisie humaine, pour l'alimenter en données. En output, évidemment rechercher et faire discriminer par l'automatique, l'algorithmique.
Une fois que l'on sait comment ménager sa monture, la seconde signification de Twitter apparaît, c'est un moteur de micro-messages auquel on peut se brancher par API en programmation pour créer des applications qui rendent services aux humains et à leurs organisation.
Twitter c'est l'invention d'une roue de l'information.

En lisant les apports intellectuels et médias sur la Toile, je vois que nous sommes beaucoup à nous satisfaire de la brouette, alors que nous devrions commencer à créer soit d'autres roues, ou établir des projets de voitures. En somme, Twitter est encore dans son stade adolescent et réserve non en lui mais à ses extrémités et par création logicielle, beaucoup de surprises.

Commentaires

  1. Très bonne réflexion... FriendFeed allait d'ailleurs dans ce sens là ;-)

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  2. Merci d'être passé Stan, et de ton retour positif.
    J'aime bien FF en effet, mais bon... le jour où cela virera Facebook, ce sera sans moi. >:-<

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  3. "Ce sera sans moi" --> Comme beaucoup de gens ;-)

    Personnellement j'y vois un bon moyen de sensibiliser mes amis aux problématiques d'internet ... ;-)

    Mais d'autres outils sont en train d'apparaitre, y compris autour de twitter pour rendre cet outil meilleur (brizzly par exemple)...

    Je pense que de plus en plus de personnes se rendent compte des limites de twitter et se tournent vers ce genre de services. Le prochain FriendFeed n'est peut être pas loin ;-)

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  4. C'est dans cet esprit qu'est né cozop.com nouvelle version. Qu'en pensez-vous ? Merci à Stan d'avoir pointé votre article chez Narvic.

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  5. coZop

    Pour votre site, je donne un 16/20.
    En sachant, qu'avec les l'amélioration au fil des années vous grimperez jusqu'à la note maximale.

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  6. Merci! Nouvelle fonction de mixage entre réseau Twitter et réseau coZop - ça mérite un demi point de plus ? :-)

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  7. @Cozop : Un bon point de plus pour moi :)

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